Hebdo du mardi
Décideurs
Jean-Michel Fabre, Habitat Social en Occitanie
Président d’Habitat Social en Occitanie et de l’USH (union sociale pour l’habitat) Occitanie Midi & Pyrénées, lance un appel aux élus régionaux « face à un risque majeur de pénurie de logements sociaux ». « En dépit des efforts déployés par les acteurs du secteur, qui ont permis à près de 9 400 nouveaux projets de logements sociaux d’être lancés au cours des douze derniers mois de l’année, la tendance au ralentissement de la production dans le neuf, constatée depuis 2016, se confirme. Sur les cinq dernières années, le nombre d’agréments délivrés chute de plus de 25 % », déplore le représentant régional des bailleurs sociaux. Parallèlement, les demandes augmentent de près de 5 % tous les ans. En 2020, le cap des 160 000 demandeurs a ainsi été franchi, indique Habitat Social en Occitanie.
« Nous en appelons à tous les élus et à l’ensemble des acteurs, y compris l’État, pour la mise à disposition de fonciers et de bâtiments à réhabiliter, à des conditions adaptées. Si rien n’est fait en ce sens, d’ici à 2025, ce sont plus de 200 000 ménages de la région qui se trouveront sans solution de logement », alerte Jean-Michel Fabre. Ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a pour sa part fixé pour objectif la construction de « 250 000 logements sociaux en deux ans » pour faire face à cette pénurieau niveau national. 1,5 Md€ sera engagé par l'État aux côtés d'Action Logement pour financer « ce défi » précise la ministre le 2 février.
Stéphane Latouche, Banque de France
En forte baisse en 2020, le niveau des investissements productifs (hors immobilier) des entreprises régionales devrait repartir à la hausse cette année, selon les prévisions de la Banque de France : + 21 % dans l’industrie et + 5 % dans le BTP (contre - 34 % et - 12 % l’an dernier). Seuls les professionnels des services n’envisagent pas de reprise de leurs investissements cette année. « Tous les secteurs ont revu à la baisse leurs programmes d’investissements en 2020. Mais grâce aux effets des plans de relance, nous prévoyons un rebond en 2021. Dans l’agroalimentaire, cette tendance devrait se traduire par une progression de l’ordre de 58 %. Et dans l’aéronautique, après avoir baissé de 66 %, nous tablons sur une progression de 31 % », analyse Stéphane Latouche, directeur régional de la Banque de France Occitanie.
Athanase Kollias, Kinvent
Spécialiste des objets connectés pour la rééducation et la performance sportive, Kinvent (quatorze salariés au siège à Montpellier, huit au site de production en Grèce, CA 2020 : 1,2 M€) table cette année sur « au moins quatorze recrutements, principalement à Montpellier », annonce à La Lettre M Athanase Kollias, dirigeant-fondateur. « Nous recherchons des développeurs mobile, des data scientist, des attachés de recherche clinique et des commerciaux pour notre développement aux États-Unis », détaille l'entrepreneur franco-grec. Quatre ans après sa création et un an et demi après une levée de fonds d'1 M€, la jeune entreprise installée à Cap Omega compte désormais 3 000 clients, dont 75 % à l'étranger : kinésithérapeutes, cliniques, Montpellier Hérault Rugby, clubs de football de Ligue 1, Liga espagnole... Kinvent est notamment porté par un marché émergent : la rééducation des patients post-Covid, souffrant de fatigue chronique, difficultés respiratoires, pertes d'équilibre...
« Un jour en réanimation, c'est un kilo de masse musculaire en moins », assure-t-il. Kinvent propose par exemple des tests d’équilibre ou de mesure de la force de la main, « sans la présence du thérapeute », souligne-t-il, afin de définir un programme de renforcement musculaire personnalisé, sur trois mois minimum. Ce nouveau service qui séduit les kinésithérapeutes pèse « entre 5 et 10 % sur les six derniers mois », précise Athanase Kollias.
Made in Greece
À l'exception des composants électroniques, tous asiatiques, « la matière première est européenne à 80 %, française à 50 % », calcule le dirigeant, qui a misé sur une fabrication en interne au nom de « l'agilité » et « la réactivité ». Ses capteurs et dynamomètres pour évaluer la force musculaire de l’épaule ou des cuisses sont produits à Thessalonique. Kinvent a récemment lancé un pack spécial autour de 4 k€, avec une large panoplie d'objets connectés. Les clients peuvent également opter pour un abonnement mensuel à partir de 30 € afin de protéger les données de santé des patients et sportifs. Quant aux protocoles de rééducation, l'entreprise les détermine avec un « board d’experts », composé de kinésithérapeutes, médecins du sport et coach de fitness, selon différents critères : âge, sexe, poids, blessure...
Aline Bsaibes, ITK
Aline Bsaibes, dirigeante d’ITK (120 salariés, CA : 10 M€, une filiale à Rennes – 35 - et une à San Francisco, États-Unis, siège à Clapiers - 34) figure parmi les « 25 femmes européennes leaders du secteur logiciel ». Au sein de ce classement établi par le cabinet new-yorkais The Software Report, Aline Bsaibes est la 2e femme, chef d’entreprise, en France. Elle se hisse à la 15e place du classement général. ITK édite des outils d’aide à la décision agronomique. Commercialisées depuis 2011, ces solutions équipent « un million d’hectares de cultures dans le monde (Europe et Amérique du Nord) et 300 000 vaches avec des colliers connectés (Europe) », précise l’entreprise héraultaise. Ses prochains développements sont prévus en Europe et en Chine, « notamment sur la question du bien-être et la productivité des animaux d’élevage. »
Cédric Louard, Compagnie des Architecteurs
La Compagnie des Architecteurs, présidée par Cédric Louard (agence Catorze Design & Build à Lattes), est une coopérative conduite par des architectes qui proposent des services de contractant général. « Ce qui différencie l’architecteur de l’architecte libéral est qu’il a une obligation de résultat. Nous intervenons à 98 % sur des marchés privés : la maison individuelle représente 25 % de nos activités, la rénovation 25 % et les locaux professionnels 50 %, explique Cédric Louard. Le réseau compte environ 80 architectes associés dont une dizaine implantée en Occitanie : Nîmes, Montpellier, Lamalou-les-Bains, Narbonne, Toulouse, Albi..., soit plus de 200 contrats signés chaque année pour un volume d’affaires de 80 à 100 M€. Cédric Louard réalise avec Vestia Promotions le programme tertiaire SynBios, au sein de la zone Garosud à Montpellier (livraison : 2022).
« Nous restons tous indépendants mais nous pouvons nous appuyer sur la mutualisation de services administratifs et commerciaux pour les grands comptes par exemple, l’assistance juridique, la communication...», explique-t-il.
Stéphane Duponchel, Ecomatelas
Mauvaise surprise pour Ecomatelas. Le reconditionneur héraultais (huit salariés, CA 2020 : 750 k€) n'installera pas son deuxième site de transformation de matelas à Teyran. « Nous devions ouvrir le 1er janvier. Mais nous avons découvert que le sol se fendait en deux », confie à La Lettre M Stéphane Duponchel, codirigeant. Et de positiver : « Ce n'est pas très grave car nous sommes en négociation pour une ouverture au deuxième semestre, avec deux ou trois embauches à la clé. » L'entreprise cherche « un prix au mètre carré très faible », souligne-t-il, dans un rayon de 15 km autour du siège-atelier-magasin à Saint-Aunès.
Revenant sur le bâtiment qu'il avait en vue, Stéphane Duponchel explique qu'« il s'agit d'un bâtiment des années 70 sur une énorme plaque d’argile. Le propriétaire a eu peur. L'opération est annulée. »
En attendant l'ouverture, en septembre prochain, d'un deuxième magasin à Toulouse (centres commerciaux de Purpan, Gramont ou Boutiques Saint-Georges), la société compte muscler son discours commercial, en s'appuyant sur le certificat de conformité de Bureau Veritas, qu'elle vient de recevoir. « La conclusion du rapport atteste que le procédé de désinfection et de reconditionnement est conforme aux spécifications qualité (ISO 9001) attendues », est-il écrit.
Tugdual Le Bouar, Berger-Levrault
Tugdual Le Bouar est nommé directeur général délégué de Berger-Levrault (siège à Boulogne-Billancourt – 92). Sa mission : doubler dans les cinq ans le chiffre d'affaires (CA 2020 : 172 M€) du groupe spécialisé dans l'édition de logiciels et de contenus réglementaires. Pour cela, Berger-Levrault peut compter sur son emprise territoriale en Occitanie, où est basé un tiers de ses quelque 2 000 salariés. « Nous disposons de trois sites dans le territoire, indique Tugdual Le Bouar à La Lettre M. Tout d'abord, notre centre de Labège (31), où travaillent plus de 500 personnes, est dédié au développement de solutions logicielles, de solutions support et administration, ainsi à qu'à la recherche. Notre entité de Pérols (34) concentre environ 100 salariés dédiés à des activités de développement logiciels. Enfin, nous disposons d'un centre de support et d'assistance d'une cinquantaine de personnes à Arpaillargues (30). » En Occitanie, le groupe accompagne à la fois le secteur public local, les acteurs de la santé, du médico-social et les entreprises. « Dans le territoire, nous recrutons chaque année une quarantaine de personnes, principalement à des postes de développement logiciels », précise Tugdual Le Bouar.
Mathieu Berjaud, Edeis Occitanie
Nouveau challenge pour Mathieu Berjaud, nommé directeur du développement d'Edeis Occitanie après dix ans passés dans le monde de l'intérim, d'abord chez Expectra puis Adsearch où il occupait les fonctions de manager exécutif et responsable Sud-Ouest depuis avril 2018. « Ces expériences m'ont amené à collaborer avec des entreprises générales de construction et des groupes d'ingénierie tels qu'Edeis que je rejoins aujourd'hui, séduit par son positionnement d'acteur de proximité avec la force d'un grand groupe français reconnu », explique-t-il à La Lettre M. Spécialiste de l'ingénierie et de la gestion d'infrastructures, Edeis (850 collaborateurs) opère dans les domaines de la gestion urbaine, la mobilité, le digital, le bâtiment, l’industrie et le management d’infrastructures. Il exploite notamment 19 aéroports en France et à l'international, dont celui de Toulouse-Francazal via sa branche Edeis Concessions. L'agence Occitanie d'Edeis Ingénierie, pilotée par Frédéric Lidos, regroupe 27 collaborateurs. Parmi les chantiers en cours dans la région sur lesquels elle intervient : la construction du collège de Saint-Simon (Toulouse), sous maîtrise d'ouvrage du CD 31 (10,8 M€ de travaux, livraison cette année) et celle du bâtiment A de l'Institut du cancer de Montpellier (6,6 M€ de travaux, livraison en 2022).
Guilhem Astre, Exem
Spécialiste du contrôle de l'exposition aux champs électromagnétiques, le toulousain Exem (21 salariés, 2,2 M€ de CA en 2020) élargit son offre de services, en lançant l'Observatoire des ondes. Testé depuis 2019 à Marseille, Nantes, Paris, Bordeaux et bientôt Mulhouse, dans le cadre d'une expérimentation menée par l'Agence nationale des fréquences (ANFR), cette solution cible en priorité les collectivités voulant jouer la carte de la transparence auprès de leurs administrés en matière d'exposition aux ondes. « Cette problématique est au cœur d'un débat sociétal qui va s'amplifier avec le déploiement de la 5G », constate Guilhem Astre, son PDG. Basé sur un réseau de capteurs connectés autonomes en énergie, installés en extérieur, le dispositif développé par Exem permet de mesurer plusieurs fois par jour le niveau d'ondes émises par la radio FM, la TNT, le Wi-Fi et toutes les technologies de téléphonie mobile. Des informations mises à disposition du grand public en temps réel sur le site www.observatoiredesondes.fr. Le premier déploiement de l'Observatoire des ondes en Occitanie devrait se faire avec la Ville de L'Union, au nord-est de Toulouse. « Nous sommes en discussion avec cinq autres métropoles, en France et en Europe », confie le PDG à La Lettre M.
Yohan de Wit, Jean Fil
« Nous en avions assez de voir écrit ”made in France” sur des vêtements alors qu’aucune exploitation de coton n’existait dans l’Hexagone », affirme Yohan de Wit, cofondateur de Jean Fil, la marque de polos en coton 100 % français. Née en 2018, la marque est l’aboutissement de plusieurs années de recherche menées par trois jeunes agriculteurs amis d’enfance - Yohan de Wit, Samuel et Médéric Cardeillac - qui ont eu l’idée folle de cultiver du coton dans le Gers. Depuis, les trois associés ont fait du chemin. Ils ont récolté 2,5 tonnes de coton gersois à l’automne dernier, et commercialisent leurs polos en France et en Europe. « En 2020, nous avons récolté 2,5 tonnes de coton et nous espérons produire davantage en 2021 », indique le dirigeant.
Brigitte Barèges, Ville de Montauban
Condamnée le 9 février par le tribunal judiciaire de Toulouse à douze mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans le cadre d’une affaire portant sur des détournements présumés de fonds publics, Brigitte Barèges ne peut plus exercer son mandat de maire de Montauban. Elle devrait également quitter la présidence de la communauté d’agglomération du Grand Montauban (11 communes, 80 000 habitants). Brigitte Barèges a désigné dès le 10 février les trois élus qui devraient lui succéder à la tête de la Ville de Montauban et du Grand Montauban : Axel de Labriolle (mairie), Thierry Deville (Grand Montauban) et Marie-Claude Berly (Sirtomad, syndicat mixte de traitement des ordures ménagères et autres déchets).