Hebdo du mardi
Décideurs
Jean-Louis Cazaubon, Irqualim
Créé en 1992 pour promouvoir en région les signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine (Siqo), l’Institut régional de la qualité agroalimentaire (Irqualim, implanté à Toulouse et Montpellier) entre en résistance contre le Nutri-Score, que souhaite rendre obligatoire la Commission européenne d’ici à 2022. Aujourd’hui facultative, l'apposition de ce logo, basé sur une échelle de A à E, vise à informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle des aliments. « Nos produits sous Siqo ne peuvent entrer dans ce type de notation ultra-simpliste qui ne prend pas en compte le niveau de transformation du produit, s’agace Jean Louis Cazaubon, président de l’Irqualim. Nous en demandons l’exemption. » Bruxelles souhaitant interdire la publicité des produits mal classés, toute une économie pourrait être demain menacée, estime l'Irqualim.
Photo © Laurent Boutonnet
Jean-Louis Chauzy, Ceser Occitanie
Pour Jean-Louis Chauzy, président du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) Occitanie, « après l’épisode de gel qu’a connu le monde agricole début avril, il s’agit d'acheter de la production locale pour exprimer notre solidarité à l’égard du premier secteur d’activité de la région, également premier employeur : l’agriculture/agroalimentaire. » Les chiffres s’affinent au fil des semaines et les pertes sont désormais estimées à 2 Md€ pour la région (5 Md€ au niveau national). « Cet appel à consommer local a un coût, prévient Denis Carretier, président de la chambre régionale d'agriculture. Peut-être qu’il faudra acheter un peu moins et y mettre le prix. Il faut que l’agriculteur puisse vivre de son métier. Que les consommateurs regardent bien les étiquettes et l’origine des produits. Nous avons alerté les préfectures pour que la lutte contre les fraudes soit au rendez-vous. »
Stephan Rossignol, La Grande Motte
Le maire de la station balnéaire de La Grande Motte se prépare à « une grosse saison ». Signes avant coureurs, les quatre jours de l’Ascension : « Du jamais vu en termes de fréquentation », rapporte-t-il en marge de l’inauguration du concept de drive du casino Partouche. Hôtels, résidences tourisme, « tout est complet, poursuit-il, et cela jusqu’à fin juin. Depuis avril, les taux de réservation flirtent avec les 30 % alors que nous étions sur une tendance à la réservation de dernière minute. » L'édile fait partie des signataires de la tribune initiée par le maire LR de La Baule (44), Franck Louvrier, en faveur de la réouverture des discothèques. « Le milieu de la nuit est un secteur en péril, alerte Stephan Rossignol. Nous comptons deux discothèques sur notre commune. On se souvient des débordements constatés l’été dernier en raison de leur fermeture. Les nuisances sonores et les mises en danger des jeunes ont été importantes. Nous ne pouvons pas placer des policiers le long de nos sept kilomètres de plage. L’État doit reconsidérer sa position. » Une réponse de la part du ministre de la Santé, Olivier Véran, devrait arriver « dans le courant du mois », assure Elisa Basso, directrice de cabinet du préfet de l’Hérault.
Philippe Pagès, Activ Medical Disposable
Philippe Pagès, entrepreneur gardois à succès, est décédé à l’âge de 67 ans. Propriétaire du domaine viticole Château Laclotte-Fontane, 130 ha en IGP Pays d’Oc (Salinelles, 30), d’une manade en Camargue et de deux élevages de taureau de combat espagnols, Philippe Pagès était également le propriétaire d’Activ Medical Disposable (AMD), un fabricant de couches-culottes pour adultes incontinents (200 salariés, CA : 80 M€) dont le siège se trouve à Salinelles. C’est d’ailleurs dans ce secteur d’activité que ce docteur en pharmacie issu d’une famille d’industriels a fait fortune. Au début des années 2000, il avait revendu sa société Hygiène Diffusion (Lunel-Viel, 34) à Ontex... qui avait fermé l’usine peu de temps après. C’est fâché par cette décision, que Philippe Pagès avait créé AMD pour construire une unité industrielle dans le Nord, tout près de celle conservée par Ontex. Il a pour fils Bertrand Pagès, pharmacien dans le Gard, cofondateur de l’enseigne Médiprix.
Par la suite, Philippe Pagès avait aidé son ami Marcel Hermann à créer le groupe Médipôle Partenaires (dont les cliniques battent aujourd’hui pavillon Elsan). Homme de l’ombre, le Gardois avait joué les banquiers de son ami d’enfance avant l’entrée d’un fonds britannique au capital de l’entreprise. Assurément une des plus grandes fortunes de la région, Philippe Pagès s’était ensuite investi dans ses passions pour la tauromachie et le vin avec un souci permanent de la réussite économique.
Olivier Dumont, FDI Groupe
Le groupe immobilier FDI Groupe (président : Yvon Pellet) annonce l’ouverture, le 25 mai, d’une agence sous enseigne FDI Services Immobiliers à Montpellier. « Installée rue des Étuves, dans le centre-ville, cette agence réunit sur un même lieu les services immobiliers proposés par les filiales FDI Ici dédiée à l’habitation, et FDI Gaci* pour l’immobilier d’entreprise », explique Olivier Dumont. Il est le directeur des deux filiales qui interviennent dans les métiers de syndic, transaction, gestion, location. « L’idée du groupe est de se rapprocher de nos clients installés en centre-ville », poursuit-il, confiant qu'un autre projet similaire est à l’étude. Les services immobiliers du groupe FDI représente soixante collaborateurs dont six seront actifs au sein de la nouvelle agence du centre-ville FDI Services Immobiliers. Pour l’heure, FDI compte des agences FDI Ici dans les quartiers Mas Drevon et Hôpitaux-Facultés à Montpellier ainsi qu’à La Grande-Motte (34) et au Grau-du-Roi (30).
*FDI Gaci intervient sur les régions Occitanie, Sud-Paca et Auvergne-Rhône-Alpes et est gestionnaire de plus de 250 000 m2 de surfaces commerciales dont des enseignes nationales (Auchan, Hyper U, E. Leclerc, Carrefour) et d'immeubles tertiaires
Marc Ballesteros, Vinci Immobilier Midi-Pyrénées
Le groupe Vinci Immobilier livrera en octobre prochain les premiers logements aménagés aux portes de Toulouse dans le cadre du programme mixte Nuances, soit 43 maisons et 59 appartements. « Avec un foncier de 15,2 ha et 58 500 m2 de surface de plancher comprenant 550 logements, 13 000 m2 de bureaux et 3 000 m2de commerces et services, cette opération est l’un des plus grands projets d’aménagement privé de la métropole toulousain », commente Marc Ballesteros, directeur territorial Midi-Pyrénées du groupe de promotion. Les derniers lots de ce programme réalisé autour de cinq îlots devraient être livrés en 2025, précise par ailleurs le promoteur. L’opération s’inscrit dans le cadre de la reconversion d'une partie du foncier de l'ancien site industriel du groupe NXP-Freescale à Toulouse. « Ce terrain occupé par des parkings, des bureaux et des entrepôts a dû être entièrement dépollué et renaturé. Au final, nous avons débitumisé et revégétalisé 42 % de sa surface totale, souligne le représentant de l’opérateur. Concernant le volet tertiaire de ce programme, nous lançons la commercialisation de 4 900 des 13 000 m2de notre futur ensemble de bureaux. » Le coût de ce programme conçu par Taillandier Architectes Associés (Toulouse), entouré de trois agences d'architecture locales - Betillon et Freyermuth, Atelier Vela et V2S –, avoisine 80 M€. En 2021, Vinci Immobilier devrait livrer 542 logements dans la métropole toulousaine (contre 320 en 2020) pour un volume d’affaires de l’ordre de 80 M€.
Gérard Trullen, Promptus
C'est un projet qui est né dans le cadre d’un groupe de travail de la CCI de Toulouse. Un fonds d’investissement solidaire, abondé par des dirigeants d’entreprises locales soucieux d'aider des pairs en difficulté et de maintenir de l'activité sur leur territoire. « Nombreuses sont les entreprises n’ayant pas accès aux financements qui leur permettraient de traverser une mauvaise passe ou d’accélérer au bon moment, explique à La Lettre M Gérard Trullen, président de ce nouveau fonds, baptisé Promptus, par ailleurs ancien dirigeant de l’imprimerie Chabrillac et président de la commission « financement et développement, pérennité » de la CCI de Toulouse. Ce phénomène, que nous constations déjà avant la crise, s’est encore amplifié avec celle-ci. Entre PGE et reports d’échéances, les entreprises vont faire face à un mur de dettes qui va pénaliser leurs développements futurs. D’où notre mobilisation autour de ce projet. » Pour l’heure, une vingtaine d’entrepreneurs toulousains participent à cette initiative. La cible de Promptus : des entreprises locales de 20 à 50 personnes, ayant des besoins entre 100 et 200 k€, « ce qui ne manque pas dans le territoire ! » admet Gérard Trullen, qui espère mobiliser environ 1 M€ (contre un peu moins de 500 k€ à ce jour) et boucler un premier investissement avant l’été. Promptus interviendra en haut de bilan, à hauteur de 500 k€ maximum (contre au moins 5 % du capital), avec accompagnement du dirigeant et participation aux instance de décisions pendant toute la durée de l'intervention (cinq ans minimum).
Photo © Lydie Lecarpentier
Jean-Luc Barthet, Midi 2i
Changement de fauteuil pour Jean-Luc Barthet, ancien directeur général de la société d'ingénierie financière et de gestion Midi 2i (filiale de la Caisse d'Epargne de Midi-Pyrénées), qui en prend la présidence. Il succède ainsi à Pierre Cabrol. De formation scientifique complétée par une spécialisation en management des entreprises de construction, en stratégie et en finances, Jean-Luc Barthet a longtemps travaillé à l'international – au Canada et au Mali – avant de rejoindre le groupe Bouygues Construction, à Paris et Toulouse, au sein duquel il a développé pendant onze ans des projets d'immobilier d'entreprise. Il a intégré Midi 2i en 2011, en qualité de directeur des investissements, avant d'en prendre la direction générale en 2019. Son ambition ? « Élargir toujours plus notre portefeuille de clients sur l’ensemble de nos activités. » Midi 2i (CA 2019 : 8,4 M€ - 24 salariés) gère au total 420 000 m2 d’actifs détenus par 15 foncières affichant une capacité d’investissement de 1,7 Md€.
Photo © Midi 2i
Sébastien Bras, La Halle aux Grains
Avec son père Michel, le chef aveyronnais prend les rênes du restaurant parisien La Halle aux grains dont l’ouverture est prévue le 10 juin prochain. L’établissement d’une centaine de couverts est implanté au troisième niveau de l’ancienne Bourse de commerce de la capitale. Propriété d’Antoine Pinault, l'ancienne « halle aux blés » a été entièrement rénovée pendant trois ans au prix d’un investissement de 150 M€ afin d’accueillir les collections artistiques de l’homme d’affaires. Sébastien Bras dirige, avec son épouse Véronique, le restaurant gastronomique Le Suquet à Laguiole, créé en 1992 par ses parents, et le Café Bras installé au cœur du musée Soulages de Rodez.
Photo © bras.fr
Hervé Jeanson, club des CHR de Lourdes
À l’initiative du club des CHR (cafés, hôtels, restaurants) de Lourdes, les 140 hôtels lourdais sont en cours de certification par le bureau Veritas. Objectif de cette procédure, valider les différents protocoles sanitaires mis en place par les professionnels lourdais au sein de leurs établissements (distanciation sociale, gestion des flux…). « Cette démarche unique en France a pour but de rassurer les clients en leur garantissant le respect d’une bulle sanitaire durant leur séjour. La certification avait été expérimentée avec succès l’an dernier par certains professionnels locaux. Il nous fallait donc la généraliser », explique à La Lettre M Hervé Jeanson, président du club des CHR de Lourdes. À la tête de l’hôtel lourdais Paradis (300 chambres – 4 étoiles), il estime la perte d’activité prévisionnelle de l’hôtellerie locale à près de 85 % en 2021.
« Cette baisse correspond à l’absence de la clientèle de groupe qui représente la quasi-totalité des visiteurs en période normale, analyse Hervé Jeanson. Seuls les particuliers pourront être accueillis cette année compte tenu du contexte sanitaire. » Lourdes est la deuxième ville de France après Paris en termes de capacités hôtelières.