La Lettre M

L'emploi des travailleurs handicapés

Les faits: 

Le constat est sans appel : une per­sonne en si­tua­tion de han­di­cap a 15 fois moins de chance que les autres d’ac­cé­der à un en­tre­tien d’em­bauche. Pour­tant, s’il reste en­core du che­min à par­cou­rir en ma­tière d’in­ser­tion de ce pu­blic dans le monde de l’en­tre­prise, les choses tendent à s’amé­lio­rer.

L'ana­lyse: 

En ma­tière de re­cru­te­ment des per­sonnes han­di­ca­pées, la ten­dance est à « l’amé­lio­ra­tion », se ré­jouit Marc Du­jar­din, dé­lé­gué ré­gio­nal Age­fiph (As­so­cia­tion de ges­tion du fonds pour l'in­ser­tion pro­fes­sion­nelle des per­sonnes han­di­ca­pées) Oc­ci­ta­nie. « Nous ne dis­po­sons pas de sta­tis­tiques ré­gio­nales, mais au na­tio­nal, il ap­pa­raît que le taux d’em­ploi di­rect de ces per­sonnes dans les en­tre­prises de plus de 20 sa­la­riés est de 4,3 %, constate-t-il. Le seuil fixé par la loi est de 6 %. Nous ga­gnons 0,3 point par an. Il n’y a plus dé­sor­mais que 7 % des en­tre­prises n’en­ga­geant au­cune ac­tion en fa­veur de l’in­ser­tion des tra­vailleurs han­di­ca­pés. En 2006, c’était 29 % ! Un ef­fort très im­por­tant a donc été réa­lisé. » Res­tent ce­pen­dant un cer­tain nombre de blo­cages, no­tam­ment psy­cho­lo­giques. « Il faut bri­ser les cli­chés, re­con­naît Marc Du­jar­din. Nous de­vons pour­suivre nos ac­tions de sen­si­bi­li­sa­tion au­près des en­tre­prises, afin de mon­trer que les per­sonnes han­di­ca­pées ne sont pas moins com­pé­tentes et que leur in­ser­tion dans le monde du tra­vail ne né­ces­site pas for­cé­ment de lourds in­ves­tis­se­ments. Et nous met­tons en avant le fait que, selon les études, 87 % des ef­fec­tifs consi­dèrent en­ri­chis­sante la pré­sence d’un tra­vailleur han­di­capé à leurs côtés, qui pré­sente un haut ni­veau d’en­ga­ge­ment et d’in­ves­tis­se­ment. » Selon l’Age­fiph, en Oc­ci­ta­nie, 55.000 per­sonnes re­con­nues han­di­ca­pées sont ac­tuel­le­ment ins­crites à Pôle em­ploi. « Cela re­pré­sente en­vi­ron 10 % du nombre glo­bal de de­man­deurs d’em­plois, ce qui est très im­por­tant. Et ce chiffre a été mul­ti­plié par deux en six ans ! », dé­plore Marc Du­jar­din. Un phé­no­mène qui s’ex­plique par plu­sieurs fac­teurs, no­tam­ment le ni­veau de qua­li­fi­ca­tion des per­sonnes en si­tua­tion de han­di­cap, glo­ba­le­ment moins élevé (30 % de di­plô­més ni­veau bac ou plus au lieu de 41 %), et la meilleure prise en compte so­ciale du han­di­cap, qui fait aug­men­ter mé­ca­ni­que­ment le nombre de per­sonnes re­con­nues han­di­ca­pées.

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