La Lettre M

La grève SNCF impacte aussi le fret

Les faits: 

Moins mé­dia­ti­sée que le trans­port de voya­geurs, l'ac­ti­vité de fret fer­ro­viaire pâtit éga­le­ment des mou­ve­ments so­ciaux à la SNCF. 

L'ana­lyse: 

L’opé­ra­teur de trans­port com­biné rail/route Open Modal (TAB et T3M), basé à Saint-Jean-de-Vé­das (34), es­suie « près de 200 000 € de pertes lors des jours de grève », cal­cule Jean-Claude Bru­nier, PDG. « Certes, le fret fer­ro­viaire est li­bé­ra­lisé de­puis 2006, com­plète-t-il. Mais nous dé­pen­dons des ai­guilleurs fer­ro­viaires. Le trans­port com­biné uti­lise de très grands iti­né­raires, pour des mar­chan­dises di­verses (ali­men­ta­tion, bois­son, élec­tro­mé­na­ger, meubles…). À l’en­trée des grands ter­mi­naux, il faut que les postes d’ai­guillage soient opé­ra­tion­nels, pour que les trains aillent dans les bonnes voies des ter­mi­naux de trans­bor­de­ment. » Quelle pa­rade pour le lo­gis­ti­cien ? «  De­man­der aux clients d’an­ti­ci­per les char­ge­ments, et in­ten­si­fier le trans­port rou­tier (via l’en­tité TAB), autre mé­tier du groupe. Mer­credi 4 avril, nous avons ef­fec­tué un petit tiers de notre ac­ti­vité nor­male. On va de­man­der des comptes à SNCF Ré­seau, car nous avons acheté les sillons il y a plus d’un an ! » Open Modal réa­lise un chiffre d’af­faires de 80 M€ et em­ploie 210 sa­la­riés. Le groupe gère aussi trois ter­mi­naux lo­gis­tiques (Bon­neuil-sur-Marne et Va­len­ton en ré­gion pa­ri­sienne, et Fe­nouillet à côté de Tou­louse).
Le ter­mi­nal de trans­port com­biné rail-route de Per­pi­gnan Saint-Charles subit aussi les aléas de la grève des che­mi­nots. « Le mou­ve­ment de grève du 20 mars a eu pour notre ac­ti­vité un im­pact dès la veille et toute la jour­née sui­vante. Des trains ont été sup­pri­més et 200 opé­ra­tions de ma­nu­ten­tion n’ont pu être réa­li­sées », constate Éric Gil­bert, di­rec­teur de Per­pi­gnan Saint-Charles Conte­neur Ter­mi­nal. Le chan­tier de trans­port com­biné re­çoit quo­ti­dien­ne­ment en moyenne cinq trains par jour. Avec la grève des 3 et 4 avril, des ser­vices d’opé­ra­teurs fer­ro­viaires ont été pu­re­ment an­nu­lés. « Sur ces deux jour­nées, nous n'avons reçu aucun train à l’ar­ri­vée ni au dé­part. Et le 5 avril, nous avons eu moins de trains que d’ha­bi­tude. En effet, même si le ter­mi­nal est en ca­pa­cité d’ac­cueillir des trains, les clients de­vront at­tendre que le ser­vice de trans­port fer­ro­viaire se re­mette en place », comme c'est le cas avec le tra­fic pas­sa­gers. Le trans­port fer­ro­viaire, mal en point en France, re­pré­sen­tait 9,3% du tra­fic de fret glo­bal en 2014.

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