Hebdo du mardi
En coulisse
La Région monte au capital de l'aéroport de Montpellier
Le conseil régional annonce, le 13 avril, à l’occasion de la mise en place de sa nouvelle stratégie régionale aéroportuaire, son intention d'accroître sa participation au capital de la société Aéroport Montpellier-Méditerranée (AMM). Actuellement, le capital d'AMM est réparti entre l'État (60 %), la CCI de l'Hérault (25 %), le CD 34 (6,5 %), la Région (6 %), le Pays de l'Or (1 %) et Montpellier Métropole (1 %). La Région passera de 6 % à 12,5 %, en rachetant les parts du CD 34 à hauteur de 808 k€. La répartition devrait encore évoluer, la CCI 34 souhaitant céder une partie de ses actions pour financer son projet de campus Montpellier Business School dans la Zac Cambacérès à Montpellier. « Comme pour l’aéroport Toulouse-Blagnac, notre préoccupation est de maintenir le poids des pouvoirs publics, explique Didier Codorniou, vice-président PS de la Région en charge du tourisme. La Région apportera son soutien au programme Destination 2020 (qui prévoit le gain d’un million de passagers en contrepartie d’un investissement de 20 M€ des collectivités en marketing territorial, NDLR). » Destination 2020 n'avait pas été soutenu, dans un premier temps, par les collectivités en juin 2017. Ces aides publiques sont déconnectées de la réalisation d'une nouvelle aérogare (26,6 M€, travaux lancés), financée par AMM. L'aéroport de Montpellier, deuxième en Occitanie après Toulouse-Blagnac, affiche un trafic de 1,84 M de passagers en 2017 (+ 10,6 % par rapport à 2016). Parallèlement, la Région souhaite regrouper les plateformes de Perpignan (66), Carcassonne (11) et Tarbes-Lourdes (65). Une « gouvernance intégrée » va être élaborée, indique la Région. La collectivité veut aussi intervenir auprès des instances nationales pour permettre la création de liaisons internationales depuis Toulouse-Blagnac vers la Chine et le Moyen-Orient.
Dans l'est de l'Occitanie, l’aéroport de Nîmes-Camargue-Cévennes fait aussi l'actualité. Sa gestion a été récupérée le 26 mars par Nîmes Métropole, qui découvre une situation financière « catastrophique », selon Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole et nouveau président du syndicat mixte. En visite sur le site le 12 avril, il annonce la création d’un campus de formations en aéronautique, l'implantation d'une douzaine d'entreprises et l'extension de certaines sociétés existantes, soit la création de 140 emplois.
Depuis 2008, le trafic commercial a augmenté de plus de 30 % dans la région. Aujourd’hui, les dix aéroports de la région génèrent un chiffre d’affaires de 1,32 Md€ et près de 20 000 emplois. Ils engendrent 1,3 Md€ de dépenses par les visiteurs aériens. L’Organisation de l’aviation civile internationale prévoit un doublement du trafic mondial en 2030 et une saturation des grands aéroports européens en 2035.
Gard-Hérault
Laurent Pélissier, président de la communauté de communes gardoise de Terre de Camargue (Grau du Roi, Aigues-Mortes et Saint-Laurent-d'Aigouze), était présent, le 19 avril, aux côtés de Stéphan Rossignol, président de l'agglomération du Pays de l'Or (34), pour l'inauguration du nouveau siège de cette dernière, à Mauguio. Les deux intercommunalités ont engagé des coopérations, sur le front de l'emploi saisonnier. Jusqu'à envisager une fusion ? « Cela ferait sens, avec un seul territoire épousant la baie d'Aigues-Mortes, de l'Espiguette jusqu'à Palavas-les-Flots, et 10 000 anneaux de plaisance, soit la plus grande concentration en Europe », glisse un observateur.
Avions-couchettes
Des modules de couchettes dédiés aux passagers d’avions commerciaux, installés dans les soutes des appareils : c'est l'objet d'un accord de partenariat qui vient d'être signé à Hambourg (Allemagne) entre Airbus (129 000 salariés, CA : 66,8 Md€, siège à Blagnac) et Zodiac Aerospace (32 500 salariés, CA : 5,1 Md€, filiale de Safran, siège à Paris). « Nous avons déjà reçu des avis très positifs de la part de plusieurs compagnies aériennes ayant testé nos premières maquettes », assure Geoff Pinner, directeur des programmes Cabine & Cargo d’Airbus. Ce service devrait être proposé aux compagnies dès 2020 sur l’A330, en réaménagement ou en équipement de série. Il pourrait également être décliné, à terme, sur l’A350 XWB.
Gulizzi
L'architecte marseillais Christophe Gulizzi, qui a signé, entre autres, le complexe Z5 (futsal, parrainé par Zinédine Zidane), et l'Arena du Pays d'Aix à Aix-en-Provence (13), joue de malchance dans l'Hérault. Lauréat, en janvier 2014, du projet des nouvelles halles Laissac à Montpellier, son projet est annulé quelques mois plus tard par Philippe Saurel, élu maire de Montpellier. À nouveau lauréat, à Béziers, avec le promoteur immobilier A&F Promotion (Necmi Arikan), pour un projet de tour de 150 logements dans le quartier de l'Hours, à côté du centre commercial Polygone, il se heurte à une nouvelle difficulté : Béziers doit sortir du dispositif de défiscalisation Pinel, ce qui remet en cause la viabilité économique du projet. Christophe Gulizzi porte un autre projet, avec Vestia Promotions, d'un complexe Z5, avec bureaux et crèche, à Odysseum (Montpellier). Ce lot n'est pas encore attribué, indique la Serm.
Ici ou ailleurs
Bientôt deux ans que Thomas Fantini et Oscar Garcia en parlent. Mais où en est leur projet d’ouverture d’un restaurant gastronomique à Toulouse ? « Nous avions identifié un terrain avec une maison à réhabiliter, à 100 mètres de notre restaurant La Pergola Lardenne mais le projet a avorté », s’agace Thomas Fantini, dirigeant du groupe d'hôtellerie-restauration Esprit Pergo (70 salariés, 6,5 M€ de CA en 2017, siège à Toulouse), qui ne s’explique pas certains refus administratifs. « Mais ce projet – qui nécessite un investissement de 1,5 M€ - se fera. À Lardenne ou ailleurs », assure-t-il. En attendant, Oscar Garcia, ancien chef étoilé de La Table d'Uzès (30), officie chez Bonbonne, l'annexe bistrot/bar à vin/épicerie fine de La Pergola Lardenne qui a ouvert fin novembre.
Arterris
Arterris, géant coopératif agroalimentaire, mise sur le vin sans indication géographique Vin de France. L'un des deux vignobles expérimentaux lancés par l'Anivin (association nationale interprofessionnelle des vins de France) va l'être sur une parcelle de 30 ha de la ferme expérimentale d'Arterris, à Bonanza (11). « La vigne pourrait constituer un revenu complémentaire pour certains de leurs adhérents », glisse un acteur. Arterris propose déjà du matériel et des conseils au secteur viticole. La coopérative s'intéresse également à la filière fruits et légumes, comme en atteste un projet de fusion avec la coopérative Teraneo (Saint-Hippolyte - 66 ; 30 000 tonnes de fruits et légumes produits chaque année, CA : 30 M€), qui pourrait aboutir fin 2018.
Influenceurs
5è édition du salon des blogueurs de voyages à Millau (12), les 24 et 25 avril. Après Cannes, Ajaccio, Bruxelles et Saint-Malo, ce salon unique au monde réunit en région 250 blogueurs francophones, spécialisés « tourisme » (dont 25 % provenant de Belgique, Suisse et Canada). Aux côtés de 130 autres exposants, le Comité régional du tourisme (CRT) présentera son actualité 2018 de la destination Occitanie Sud de France à ces « nouveaux prescripteurs, qu’il rencontrera lors de rendez-vous pré-programmés ainsi que lors d’une soirée de networking », indique le CRT. L'objectif est aussi de « recenser les différents centres d’intérêts de ces jeunes influenceurs, qui cumulent plus de 4 millions de visiteurs sur leur blog chaque mois ». 30 conférences et tables rondes consacrées aux nouveaux modes de réservation et d’information touristique ponctueront ces deux journées professionnelles.
Question de priorité
Alors que la grève des cheminots se poursuit, Guillaume Pépy, président de la SNCF, évoque dans les colonnes du journal Sud Ouest ses priorités pour le réseau ferré français. Mauvaise nouvelle pour les partisans de la LGV Bordeaux-Toulouse : pour Guillaume Pépy, « il ne faut pas créer de nouvelles lignes », alors que « la priorité absolue » doit aller, à son sens, à la rénovation du réseau classique. « La question n’est pas de savoir si cette LGV est un bon projet ou pas. C’est de savoir si le budget disponible est consacré au réseau existant ou pas », indique-t-il à nos confrères, avant d’ajouter : « La réponse est connue ».