Pas de reflux du chômage en 2019
Avec 579 000 demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C (+ 0,7 % par rapport à 2017) au 31 décembre (catégorie A : 359 710, - 0,3 %), l’Occitanie « reste sur un chômage de masse, avec un taux de 10,7 %, au lieu de 8,8 % au niveau national », indique, le 13 février, Serge Lemaître, directeur régional de Pôle emploi. Le service public enregistre 411 000 retours à l’emploi en 2018, mieux qu’en 2017 (395 000), alors que s’achève la convention tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi 2015-2018.
L’évaluation menée par l’IGF et l’Igas mentionne un « haut de niveau de performance globale » et des « progrès significatifs réalisés par l’opérateur ». Quelques exemples en 2018 : 34 % de taux d’accès à l’emploi durable six mois après la fin d’une formation financée ou rémunérée par Pôle emploi (+ 3,4 %), 74,9 % de taux de satisfaction des demandeurs d’emploi concernant leur suivi (+ 3 %), 59 555 demandeurs d’emploi en accompagnement intensif (+ 9,2 %), 94,4 % de premiers paiements réalisés dans les délais. En matière des services aux entreprises, 84,9 % des offres en accompagnement sont satisfaites par Pôle emploi (+ 0,7 %).
En 2019, le chômage devrait rester stable. « La croissance est plus molle actuellement, relève Serge Lemaître. Beaucoup de lois se mettent en place sur le droit du travail. Elles ont pour objectif d’assouplir les conditions d’emploi. Il n’y a pas une croissance formidable. L’Occitanie crée des emplois, mais moins qu’il y a un an. Si le flux démographique se poursuit, le nombre de demandeurs d’emploi va rester stable. »
Un phénomène : les contrats courts. 35 % des demandeurs d’emploi ont une activité réduite en région. Soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Serge Lemaître observe « beaucoup de travail temporaire et de contrats courts. Le nombre des salariés en CDI est stable, par contre, l’entrée sur le marché du travail se fait par des contrats courts. L’intérim est davantage utilisé, notamment dans l’industrie. »
Pour accompagner les publics rencontrant des difficultés sociales (santé, logement, situation de précarité), en plus de leur recherche d’emploi, Pôle emploi a signé des accords avec 12 et 13 départements de la région, pour que les conseillers travaillent en binôme avec des travailleurs sociaux. « Il y a des résistances, à ce jour, dans l’Hérault. On est revenus plusieurs fois à la charge. » Le taux de retour à l’emploi pour ces publics est multiplié « par deux ou trois » à l’aide de cette mesure, selon Serge Lemaître.
En 2018, 84 628 demandeurs d’emploi sont entrés en formation, soit 16 % des demandeurs d’emploi, le standard européen étant de 20 %. « C’est au-dessus, en volume, de l’Ile-de-France, et il s'agit de la meilleure performance nationale », se félicite Serge Lemaître. Les formations les plus suivies : hôtellerie-restauration, commerce, santé, services à la personne, transport, industrie, numérique. « L’enjeu de la formation est primordial. 30 % des gens inscrits à Pôle emploi ont un niveau infra-bac. Le conseil régional n’a jamais baissé la garde, a maintenu son effort en matière de formation professionnelle », indique-t-il. Grâce à des formations « mieux ciblées », mais aussi au « dynamisme de l’économie régional », le taux de reprise d’emploi après formation s’élève à 60,8 % (+3,1 % par rapport à 2017). L’enquête BMO (besoins en main-d’œuvre des entreprises), attendue pour avril, livrera des éléments plus précis sur l’Occitanie.