Hebdo du mardi

Décideurs

Michael Danon, Eurobiomed

02/06/2020

Bien que leur secteur d'activité soit en première ligne dans la gestion de la pandémie, les entreprises de santé ne sont pas épargnées par la crise économique qui en découle. Selon une enquête réalisée par le pôle de compétitivité santé Eurobiomed (président : Michael Danon, 380 adhérents en régions Sud Paca et Occitanie) auprès de 100 sociétés membres, 29 % d’entre elles pensent qu’elles devront reporter leur projet de levée de fonds, 40 % prévoient de retarder des travaux de R&D et 37 % la sortie d’un produit. 8 % des entreprises sondées envisagent même un arrêt complet de leur activité à court terme et 37 % un arrêt partiel.

Carole Delga, Région Occitanie

02/06/2020

Un plan de soutien de 7 M€ va être mis en place par la Région Occitanie au profit de la filière viticole pour soutenir la sortie de crise du Covid-19. 80 % de ces 7 M€ seront destinés au soutien aux entreprises dans leur relance commerciale et 20 % à l’accompagnement d’actions collectives des interprofessions. À chaque fois que l’entreprise ou l’interprofession investira 1€, la Région apportera 1€. Le plan devrait opérationnel le 1er juillet et pour 18 mois. Avec la pandémie, la filière viticole a enregistré un coup d'arrêt des ventes à l'export, ainsi que dans le réseau traditionnel avec la fermeture des cafés-hôtels-restaurants. Les retards de commercialisation sont estimés à 2 Mhl.

Emmanuel Bobin, Open Tourisme Lab

02/06/2020

Mise en place en 2019, la plateforme d'open innovation de l'accélérateur de start-up touristiques Open Tourisme Lab à Nîmes « aura pris avec cette crise du Covid-19 tout son sens », résume Emmanuel Bobin, directeur. Composée d'une dizaine de designers, cette plateforme a « pour mission d’accompagner des territoires et des grands groupes dans leur démarche d’open innovation. L’intérêt pour nous est d’avoir un pied côté start-up et un côté grand groupe/territoire et de faire le lien entre les deux. » À terme, l’objectif serait même de mettre en place une cellule prospective et de veille en matière de tourisme. Pour l’heure, la plateforme d’open innovation intervient auprès d'acteur du territoire comme Gard Tourisme ; MyTripTailor, filiale de Michelin Voyages « qui voudrait améliorer son application en termes d’ergonomie d’usage avec un recentrage des pratiques sur un territoire » ou bien encore le groupe sétois de camping Vacanceselect qui veut « repenser l’offre de camping pour les prochaines années. Il y a un véritable enjeu d’adaptation. »
Durant l’été, un appel à solution post-crise va être lancé par l’Open Tourisme Lab. « L’objectif est de sélectionner des start-up plus matures, voir des PME, qui seraient sur des pivots stratégiques et sur ces enjeux de marché avec des nouveaux services, des nouveaux process qui permettraient de créer les conditions du rebond. » Trois à cinq projets pourraient être ainsi retenus. L’Open Tourisme Lab va ouvrir au cours du 2e semestre une antenne à Toulouse, dans les locaux du Comité régional du tourisme.

Christèle Marnas, Tourny Meyer

20/05/2020

Selon Christèle Marnas, directrice région Montpellier Tourny Meyer Méditerranée (immobilier d'entreprise, 9 collaborateurs), le secteur sera « stable jusqu’en juin-juillet. Une enquête montre que 44 % des entreprises veulent poursuivre leur projet immobilier, 15 % le feront après l’été, 21 % à la rentrée et 3 % seulement y mettraient un terme. Je crains toutefois une baisse de la demande suite à l’impact du Covid-19 sur la conjoncture et dans les entreprises. Sans compter qu’à Montpellier, nous subissons une sous-offre chronique d’immobilier d’entreprise. »

Réagissant à l'étude de BureauxLocaux selon laquelle 80 % des conseils spécialisés en immobilier d'entreprise estiment que le marché des commerces sera le plus bouleversé alors que les entrepôts et la logistique seraient épargnés, « le petit commerce a déjà beaucoup souffert avec le mouvement des gilets jaunes et pour certains, leurs modèles sont devenus obsolètes. Le Covid-19 risque d’être le révélateur de causes plus profondes qui seront la cause de fermetures », indique-t-elle. Si l’essor du télétravail ne l’inquiète pas encore, « les aménageurs de bureaux pourraient voir leur activité croître. 67 % des entreprises déclarent vouloir réaménager leurs bureaux », souligne-t-elle.

Retour en grâce des services à l’industrie, de la logistique ou du retail 
Certains actifs immobiliers longtemps dénigrés, comme les services à l’industrie, la logistique ou le retail, « semblent avoir retrouvé une certaine considération depuis le Covid-19, note Christèle Marnas. Durant le confinement, j’ai participé à des webinar sur le commerce. J’ai pu constater que des acteurs comme Frey* ont offert plus de deux mois de loyers à leurs locataires et proposé un prêt à taux zéro sur 24 mois considérant qu’on ne fait pas fortune en ruinant ses clients. D’autres propriétaires de retail, tels que Klépierre et Mercalys, se sont aussi mobilisés. Parallèlement, on constate que certaines enseignes – qui ont eu accès au PGE (prêt garanti par l’État, NDLR- ont choisi de ne pas payer leur loyer avant la reprise d’activité.»
La directrice de l’agence Tourny Meyer est convaincue que « dans les prochaines années le secteur transport/logistique/messagerie va exploser par la création de services à valeur ajoutée. Un transporteur pourra proposer un contrôle sanitaire, faire du petit assemblage, du SAV… L’étape d’après devrait concerner le secteur de l’industrie à la condition qu’il y ait une vraie volonté politique ».

*Tourny Meyer est présent sur le projet de Shopping Promenade porté par le groupe Frey à Montpellier (recours en cours).

Clément Saad, French Tech Méditerranée

06/05/2020

« Pour les start-up qui vont passer le cap, l’après-crise sera le moment de rebondir, et fort, estime Clément Saad, président du cluster French Tech Méditerranée. Elles devront accélérer leur développement en levant des fonds, en étant plus agressives commercialement, au niveau du marketing, dans leur recrutement… À l’échelle internationale, les start-up françaises auront bénéficier de beaucoup plus d’aides pendant la crise que leurs concurrents, elles auront donc une longueur d’avance, il faudra en profiter. » La French Tech Méditerranée, association de créateurs d’entreprises innovantes, regroupe les territoires de Montpellier, Nîmes, Béziers, Sète, Etang de l'or, Lunel, Ales et Millau.

Xavier Bureau, groupe Kaliop

02/06/2020

Xavier Bureau est nommé DG du groupe Kaliop (15,6 M€ de CA en 2019, plus de 200 collaborateurs, Montpellier), spécialiste de la transformation numérique et de l’innovation des entreprises. Début mai, Pierre Deniset, le président, annonçait à La Lettre M que le e-commerce, représentant 30 % de l’activité du groupe, allait monter en puissance avec la mise en place d’une nouvelle gouvernance. Le groupe Kaliop possède plusieurs entités implantées en France, Pologne, UK et Canada. Xavier Bureau était précédemment et depuis 2017 directeur général adjoint de Publicis Sapient, l’offre de transformation digitale du groupe Publicis.

Philippe Debondue, Ville de Nîmes

18/05/2020

Il est nommé directeur de cabinet par intérim à la Ville de Nîmes (maire : Jean-Paul Fournier, LR). Actuellement directeur de la communication, Philippe Debondue prend ses fonctions à partir du 15 mai et jusqu'au 2e tour des élections municipales. Olivier Berlioux, directeur de cabinet de Jean-Paul Fournier depuis septembre 2018, a cessé ses fonctions le 14 mai pour raison médicale.

Pierre-Olivier Nau, Manatour

03/06/2020

« Notre perte d'exploitation ? Elle devrait se situer entre 2 M€ et 4 voire 5 M€ si l'activité séminaires et événements d'entreprise tarde à redémarrer. »​ Ce constat est dressé par Pierre-Olivier Nau, président de Manatour (​6,7 M€ de CA en 2018, 85 salariés, siège à Blagnac). Spécialiste du tourisme de découverte économique, le groupe a fait partie des premiers acteurs touchés par la crise en région. « Fin février, nous avons enregistré les premières annulations de visites de groupes, de séminaires et d'événements et, le 15 mars, tous nos sites ont fermé », indique-t-il. Depuis le 21 mai, le musée Aeroscopia est rouvert au public les vendredis, samedis, dimanches et jours fériés. Une reprise encore timide mais le dirigeant a le regard tourné vers demain : « Je suis plus en mode transformation et conquête que secouriste », glisse-t-il. Manatour se positionne notamment sur des appels d'offres de la Métropole de Toulouse et du Grand Paris (projet Imagine Pleyel) et planche sur une évolution du contenu de ses visites. Réalité augmentée, fabrication numérique... : elle veut mettre à profit les nouvelles technologies pour améliorer l'expérience visiteur. « Le digital va transformer nos métiers, demain plus que jamais. Ces évolutions doivent faire l'objet de nouvelles stratégies, pensées avec les équipes », estime Pierre-Olivier Nau. Âgé de 45 ans, il se présentera aux prochaines élections à la présidence du Medef Haute-Garonne qui auront lieu fin septembre. Il devrait trouver face à lui Alain Rabary, dirigeant de Val Software, autre candidat probable à la succession de Pierre-Marie Hanquiez.

Jean-Christophe Giesbert, Giesbert & Mandin

02/06/2020

« Toulouse s'écrira toujours avec deux ailes. » Dans une tribune co-signée avec Jean-Michel Mandin, son associé au sein de l'agence de communication toulousaine Giesbert & Mandin​, l'ancien directeur de la rédaction de La Dépêche du Midi se fait l'avocat d'une industrie aéronautique bouleversée par la crise du Covid-19. « Les carnets de commandes d’avions fondent comme neige au soleil et des milliers d’emplois feront les frais de cette crise sans précédent. (...) Mais, passé ce trou d’air de deux à trois ans, l’activité repartira progressivement avant de retrouver un cycle de croissance comparable à celui que nous connaissions avant la pandémie ». Et de rappeler que « l'aéronautique a toujours été soumise à des cycles ». Un écrit qui répond directement à celui publié par des représentants toulousains de la Fondation Copernic, d'Attac, de l’Université Populaire de Toulouse et des Amis du Monde Diplomatique, qui comparent Toulouse à Détroit, l'ancienne capitale de l'automobile.

Dominique Froment, Crous Toulouse-Occitanie

25/05/2020

Elle est la nouvelle directrice générale du Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) Toulouse-Occitanie. Titulaire d’une maîtrise de droit public et d’une formation en management, Dominique Froment succède à Jean-Marc Lambert. Elle a intégré le réseau des œuvres en 1999 en tant que responsable du pôle de restauration du Crous Grenoble. Dominique Froment dirigeait le Crous Bourgogne-Franche-Comté depuis janvier 2019. Implanté à Albi (81), Auch (32), Castres (81), Figeac (46), Millau (12), Tarbes (65) et Toulouse, le Crous Toulouse-Occitanie (637 agents) gère 37 résidences universitaires (10 071 places), 40 544 étudiants boursiers et 46 points de restauration.

Laurent Degot, Tutti Pizza

25/05/2020

Il intègre l’enseigne de restauration toulousaine Tutti Pizza (300 salariés, CA 2019 : 19 M€) au poste de directeur du réseau de franchisés. Laurent Degot était auparavant responsable grands comptes du grossiste en produits alimentaires Pomona au sein duquel il a travaillé durant 20 ans. Tutti Pizza estime à 35 % la baisse d’activité liée à la fermeture de son réseau commercial durant la période de confinement. « La quasi-totalité de nos 75 magasins ont rouvert leurs portes depuis le 11 mai », précise Laurent Degot. L’enseigne vise le cap des 100 magasins à horizon 2022.

Depuis son arrivée chez Tutti Pizza, Laurent Degot a notamment mis en place le plan de relance de l’activité des 75 points de vente de l’enseigne. Il sera par ailleurs chargé de développer la filière d’approvisionnement en produits frais de l’enseigne. 

Nicolas Sérès, Wiseed

20/05/2020

La plateforme toulousaine de financement participatif Wiseed quitte son siège historique de Toulouse pour s’implanter dans de nouveaux locaux de 450 m2 situés à Balma. Créé en 2008, Wiseed (30 salariés, 4 M€ de CA en 2018, président : Nicolas Sérès, directeur général : Christophe Azaïs) dispose actuellement de près de 70 M€ de projets à financer. L’entreprise envisage par ailleurs une introduction en bourse d’ici à deux ans.

Initialement programmé fin mars, le déménagement avait été repoussé en raison de la crise sanitaire. 

Jean-Michel Ségneré, groupe Ségneré

22/05/2020

« Sur 2020, notre prévisionnel devrait être diminué de moitié », annonce à La Lettre M Jean-Michel Ségneré, président du groupe éponyme. Pour l'industriel basé à Adé (65), qui emploie 200 salariés et réalise 90 % de ses 17 M€ de CA dans l'aéronautique, la crise « sera très violente. L'inconnue, c'est sa durée ». Mise en place d'un plan de continuité, recours au chômage partiel, au PGE... : « Tout ceci a été fait. » En parallèle, le groupe spécialisé en tôlerie/chaudronnerie, mécano-soudure, usinage et assemblage a mis à profit ses capacités de R&D et de production pour lancer Div'Oc. En quinze jours, 600 distributeurs sans contact de désinfectant ont été vendus.

« Ce nouveau produit ne suffira pas à compenser nos pertes mais il ouvre des perspectives »​, résume le président.

Nicolas Pobeau, Recaero

19/05/2020

Présidée par Nicolas Pobeau, la société Recaero (siège à Verniolle), qui compte 710 salariés et a enregistré 52,5 M€ de CA en 2019, monte un dossier en vue d'obtenir un prêt garanti par l'Etat (PGE) de « 4 à 5 M€ », confie le dirigeant à La Lettre M. Spécialisée dans la rechange aéronautique, l'entreprise ariégeoise n'a pas interrompu son activité en France depuis le début de la crise du Covid-19, mais a été contrainte à une fermeture provisoire en Inde. « Notre rôle est celui d'urgentiste de l'aéronautique, explique Nicolas Pobeau. Nous devons donc répondre présent. » Depuis mi-mars, Recaero a enregistré une baisse d'activité de 35 %. « Et notre entrée de commande a été réduite de moitié », déplore le chef d'entreprise.

« Les gens revoleront »
Afin de poursuivre au mieux son activité, Recaero a mis en place des mesures de protection sanitaire de ses salariés, tandis que le télétravail était privilégié lorsque c'était possible. La société a par ailleurs placé environ 45 % ses effectifs français au chômage partiel. « Nous avons également réduit la voilure au niveau des intérimaires, en France comme en Inde », indique Nicolas Pobeau, qui précise que son objectif « est de tout faire pour maintenir l'effectif ». Le capitaine d'industrie prévoit cependant un redémarrage d'activité « probablement long ». « 2021 devrait être une année de convalescence et 2022 une année de réaccélération, avant que le secteur ne retrouve son niveau d'activité de 2019 en 2023 », anticipe-t-il. Recaero concentre aujourd'hui ses efforts sur le développement des marchés les moins impactés par la crise (hélicoptères, défense, spatial). Pour Nicolas Pobeau, « ce qui arrive à Airbus est terrible. C'est un choc très brutal. Il est probable que le groupe soit amené à réduire la voilure. Mais son carnet de commandes reste bien rempli. » Sur le fameux “monde d'après”, l'homme se veut résolument optimiste. « Les gens vont revoler, assure-t-il. On parle déjà de réamorcer les vols intérieurs en Europe dans les semaines à venir. Nous allons tous apprendre à vivre avec le virus et avec les contraintes qu'il implique. Voler sera sans doute plus compliqué qu'avant, mais ce sera possible. Et lorsqu'un vaccin sera trouvé, chacun reprendra ses habitudes. » En revanche, convient-il, il y aura eu entre-temps des dommages collatéraux importants au sein de la filière, notamment chez les sous-traitants de rangs 2 et 3. « Certaines sociétés, qui étaient déjà en souffrance avant la crise parce qu'il n'y avait pas de nouveaux programmes d'avions, ont de lourdes difficultés de trésorerie, constate-t-il. Il faut que nos gouvernants continuent à soutenir la filière, notamment en maintenant le dispositif du chômage partiel. » Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des finances, doit présenter d'ici au 1er juillet un vaste plan de soutien à l'aéronautique. 

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