Hebdo du mardi
En coulisse
Aéroport de Toulouse-Blagnac : données sensibles et ambitions chinoises
L’entrée des chinois à hauteur de 49,9 % au capital de la SATB (société aéroport Toulouse-Blagnac) en 2015 a suscité de nombreuses interrogations chez les spécialistes du renseignement français. En cause, la possibilité pour le nouvel actionnaire, le groupe Casil Europe, d’accéder à des données considérées comme sensibles par les autorités. « Les aéroports sont des endroits parfaits pour avoir des informations sur ce que fait une entreprise, où vont ses dirigeants et ses cadres. À titre d’exemple, il est alors possible de savoir si des contrats sont en cours de négociation et dans quels pays » révèle ainsi un observateur. De fait, l’Etat français aurait tout fait depuis un an pour éviter que le nouvel actionnaire, puisse avoir accès à ce type d’informations selon plusieurs sources. « Des précautions inutiles. La menace vient plutôt des hackers et autres “étudiants“ chinois en stage à Toulouse, dont on sait que certains se livrent au piratage de données et ce depuis plusieurs années » commente le dirigeant d’une entreprise spécialisée dans l’intelligence économique. Seule certitude, selon cet expert, « les chinois n’ont pas investi à Toulouse pour rien. Il est désormais évident que les autorités chinoises ont l’ambition de faire de l’aéroport leur principale plateforme logistique européenne, à mi-chemin entre Paris et Madrid. Ce projet toulousain correspond à une véritable stratégie d’Etat. » Le 1/7, l’assemblée générale des actionnaires de la SATB doit examiner la demande de Casil Europe relative à une “redistribution exceptionnelle“ d’une partie des réserves financières constituées par l’infrastructure de transport (17,5 M€ sur 70 M€). Redistribution contestée par les quatre actionnaires publics de l’aéroport (Région LRMP, conseil départemental de la Haute-Garonne, Toulouse Métropole et la CCI de Toulouse à hauteur de 25 %) qui détiennent au total 40 % du capital de la société.
Réjouissances
« Un contrôle fiscal et un contrôle Urssaf, en plus de deux audits (l'un, national, qui a lieu tous les 3 ans, l'autre, européen, dans le cadre du renouvellement du Label Gold, NDLR) : on ne nous a pas loupés ! », s'exclame Agnès Paillard, présidente du pôle Aerospace Valley, lors de la 11e édition du Forum Technique à Arcachon ((les 21 et 22/6). Elle revient sur « les réjouissances de l’année écoulée », en expliquant que le pôle de l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués (800 adhérents) a dû s'acquitter de « 4.000 € au Fisc parce qu’on n’est pas assez menaçants auprès de nos membres pour récupérer nos cotisations, et l’Urssaf a conclu son contrôle par un remboursement de 3.000 € ».
Loyer
Le conseil départemental de l’Hérault fait ses comptes et l’heure est aux économies. Plusieurs associations hébergées dans des locaux lui appartenant ont vu leur loyer multiplié parfois par 6. « Jusqu’à présent c’était quasiment gratuit », confirme cet élu, mais aujourd’hui, avec la baisse des dotations, la hausse du nombre d'allocataires des minima sociaux et le transfert des compétences vers la Métropole, « le Département a demandé une estimation au service des domaines et les loyers ont été réévalués ».
Lavagnac
Les déboires judiciaires d’Antonio de Sousa, président du groupe immobilier France Pierre, mis en examen pour abus de bien sociaux, complicité d’abus de bien sociaux et trafic d’influence, risquent-ils de déteindre sur l’ambitieux projet immobilier touristique (250 M€ d’investissement) porté par son groupe sur le château de Lavagnac à Montagnac (Hérault) ? Rien ne l’indique, estime le maire, Yann Llopis, qui dit être toujours en contact avec les représentants de France Pierre. Il devrait les rencontrer avant la mi-juillet.
Occitanie
« Une démocratie à l’extrême nous conduit à prendre une décision non démocratique, estime cet élu régional de la majorité, pas emballé du tout par Occitanie, nom de la nouvelle région. Gérard Onesta (écologiste, vice-président à la Région) nous a harcelés pour que ce vote auprès de la population ait lieu. À côté de cela, nous avons des électeurs qui ne comprennent pas, estimant nous avoir élus pour que l’on prenne des décisions et pas pour qu’on organise un autre vote. »
L'effet pôle
Agnès Paillard, présidente du pôle Aerospace Valley, attend avec impatience que soient rendus publics les résultats d'une étude conduite par France Stratégie en début d'année : « Les PME adhérentes des pôles ont multiplié par 4 leurs dépenses et leurs effectifs de R&D, bien au-delà des montants obtenus en subvention sur les projets », confie-t-elle.
Gattaz
Près de 70 policiers et agents de sécurité - à peu près autant que les manifestants anti loi-travail se trouvant sur place - transforment le palais des congrès de La Grande-Motte (34) en camp retranché, le 22/6, à l'occasion de la venue de Pierre Gattaz, président du Medef, lors de l'AG du Medef Montpellier. « Bienvenue à La Grande-Motte, et désolé pour le comité d’accueil, nous n’avons pas l’habitude ici… », glisse Stéphan Rossignol, maire LR de La Grande-Motte. Réponse de Pierre Gattaz : « Moi ça va, j'ai l'habitude ! »
Vin
Le rêve de certains de voir sous un même ODG (organisme de défense et de gestion) l’ensemble des vins à indication géographique protégées (IGP) du Languedoc, soit Pays d’Oc, IGP de petites zones et la future IGP régionale Terres du Midi, semble s’éloigner. Le conseil d’administration de l’ODG Pays d’Oc IGP décide en effet le 23/6 qu’il ne pouvait pas s’engager dans ce projet d’une seconde IGP régionale. Dans un courrier envoyé aux adhérents, les représentants du conseil d’administration évoquent un système de gestion qui ne pourrait « empêcher une évolution future des cahiers des charges respectifs de chaque signe IGP. En matière de condition d’étiquetage, une évolution future du cahier des charges Terres du Midi pourrait prévoir la mention des cépages ».