Soprema à Nîmes, 150 emplois à la clé
« Nous avons été alpagués par Nîmes ! », résume avec humour Pierre-Étienne Bindschedler, président de Soprema. En quête d’un site dans le sud de la France, le fabricant alsacien de produits d'étanchéité et d'isolation (environ 8 500 salariés dont 4 618 en France, CA 2020 : 3,03 Md€) a jeté son dévolu sur la Zac Mitra, située dans les communes de Saint-Gilles et de Garons, près de Nîmes. D’ici à mi-2023, deux unités de production - une spécialisée dans les isolants à haute performance thermique (en polyuréthane) et l’autre dans les isolants naturels (la paille de riz) - sortiront de terre. Cette implantation représente un investissement compris entre 35 et 40 M€ et devrait générer à terme 150 créations d’emplois, « sans compter les emplois induits », souligne Franck Proust, président de Nîmes Métropole. « Nous allons recourir à des sous-traitants, notamment pour la maintenance de nos équipements », confirme Pierre-Étienne Bindschedler, à La Lettre M. Au total, ces usines se déploieront sur une surface bâtie de 25 000 m2 et sur une parcelle de huit hectares. Elles permettront à Soprema de se rapprocher de deux nouveaux marchés, l’Italie et l’Espagne, et de réduire les délais de livraison à destination de ses clients du sud de la France.
Collectivités mobilisées
« D’autres sites ont été envisagés, notamment un près de l’Étang de Berre (13) », explique le dirigeant. Si le fabricant d’isolants a retenu la Zac gardoise, c’est notamment en raison de sa proximité avec une sortie d’autoroute (A54), ainsi qu’avec l’aéroport Nîmes-Garons. Le dynamisme des équipes de l’Agglo, ainsi que des municipalités concernées, auraient également contribué à faire pencher la balance en faveur de Nîmes, souligne le dirigeant lors de la présentation du projet aux côtés des acteurs du dossier. Eddy Valadier, maire (LR) de Saint-Gilles, s'explique : « Nous avons pris des engagements pour accueillir Soprema. Nous allons notamment modifier les règles d’urbanisme pour que le groupe puisse déposer prochainement son permis de construire ».
Économie circulaire
L’utilisation de la paille de riz dans la fabrication d’un isolant naturel est une première pour Soprema. C’est en écoutant le maire de Saint-Gilles évoquer la problématique du traitement de la paille de riz que Pierre-Étienne Bindschedler a décidé l'implantation de cette usine dédiée aux isolants naturels. Au départ, Soprema prévoyait de n'en construire qu'une seule, consacrée aux isolants à haute performance thermique. « À Saint-Gilles, près de 50 000 tonnes de riz sont produites (par an, NDLR) sur environ 3 000 hectares, détaille l’édile. Pour nos agriculteurs, la paille de riz est plutôt un déchet. Elle est difficilement compostable, c’est un mauvais combustible et elle est mal digérée par les animaux. Jusqu’à 2019, il était possible de la brûler mais ce n’est plus autorisé. Désormais, elle est broyée. » Un premier pas aussi pour l'économie circulaire.