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Industrie
| 16/03/2021

Soprema à Nîmes, 150 emplois à la clé

« Nous avons été al­pa­gués par Nîmes ! », ré­sume avec hu­mour Pierre-Étienne Bind­sched­ler, pré­sident de So­prema. En quête d’un site dans le sud de la France, le fa­bri­cant al­sa­cien de pro­duits d'étan­chéité et d'iso­la­tion (en­vi­ron 8 500 sa­la­riés dont 4 618 en France, CA 2020 : 3,03 Md€) a jeté son dé­volu sur la Zac Mitra, si­tuée dans les com­munes de Saint-Gilles et de Ga­rons, près de Nîmes. D’ici à mi-2023, deux uni­tés de pro­duc­tion - une spé­cia­li­sée dans les iso­lants à haute per­for­mance ther­mique (en po­ly­uré­thane) et l’autre dans les iso­lants na­tu­rels (la paille de riz) - sor­ti­ront de terre. Cette im­plan­ta­tion re­pré­sente un in­ves­tis­se­ment com­pris entre 35 et 40 M€ et de­vrait gé­né­rer à terme 150 créa­tions d’em­plois, « sans comp­ter les em­plois in­duits », sou­ligne Franck Proust, pré­sident de Nîmes Mé­tro­pole. « Nous al­lons re­cou­rir à des sous-trai­tants, no­tam­ment pour la main­te­nance de nos équi­pe­ments », confirme Pierre-Étienne Bind­sched­ler, à La Lettre M. Au total, ces usines se dé­ploie­ront sur une sur­face bâtie de 25 000 m2 et sur une par­celle de huit hec­tares. Elles per­met­tront à So­prema de se rap­pro­cher de deux nou­veaux mar­chés, l’Ita­lie et l’Es­pagne, et de ré­duire les dé­lais de li­vrai­son à des­ti­na­tion de ses clients du sud de la France.

Col­lec­ti­vi­tés mo­bi­li­sées
« D’autres sites ont été en­vi­sa­gés, no­tam­ment un près de l’Étang de Berre (13) », ex­plique le di­ri­geant. Si le fa­bri­cant d’iso­lants a re­tenu la Zac gar­doise, c’est no­tam­ment en rai­son de sa proxi­mité avec une sor­tie d’au­to­route (A54), ainsi qu’avec l’aé­ro­port Nîmes-Ga­rons. Le dy­na­misme des équipes de l’Ag­glo, ainsi que des mu­ni­ci­pa­li­tés concer­nées, au­raient éga­le­ment contri­bué à faire pen­cher la ba­lance en fa­veur de Nîmes, sou­ligne le di­ri­geant lors de la pré­sen­ta­tion du pro­jet aux côtés des ac­teurs du dos­sier. Eddy Va­la­dier, maire (LR) de Saint-Gilles, s'ex­plique : « Nous avons pris des en­ga­ge­ments pour ac­cueillir So­prema. Nous al­lons no­tam­ment mo­di­fier les règles d’ur­ba­nisme pour que le groupe puisse dé­po­ser pro­chai­ne­ment son per­mis de construire ».

Éco­no­mie cir­cu­laire
L’uti­li­sa­tion de la paille de riz dans la fa­bri­ca­tion d’un iso­lant na­tu­rel est une pre­mière pour So­prema. C’est en écou­tant le maire de Saint-Gilles évo­quer la pro­blé­ma­tique du trai­te­ment de la paille de riz que Pierre-Étienne Bind­sched­ler a dé­cidé l'im­plan­ta­tion de cette usine dé­diée aux iso­lants na­tu­rels. Au dé­part, So­prema pré­voyait de n'en construire qu'une seule, consa­crée aux iso­lants à haute per­for­mance ther­mique. « À Saint-Gilles, près de 50 000 tonnes de riz sont pro­duites (par an, NDLR) sur en­vi­ron 3 000 hec­tares, dé­taille l’édile. Pour nos agri­cul­teurs, la paille de riz est plu­tôt un dé­chet. Elle est dif­fi­ci­le­ment com­pos­table, c’est un mau­vais com­bus­tible et elle est mal di­gé­rée par les ani­maux. Jus­qu’à 2019, il était pos­sible de la brû­ler mais ce n’est plus au­to­risé. Dé­sor­mais, elle est broyée. » Un pre­mier pas aussi pour l'éco­no­mie cir­cu­laire.

Sté­pha­nie Roy, avec Guillaume Mol­la­ret
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