Petit Déj' Comment financer votre innovation ?
Près de 120 acteurs locaux ont assisté, le 25 juin aux Espaces Vanel de Toulouse, au Petit Déj’ de La Lettre M sur le thème du financement de l’innovation.
- Comment trouver la bonne solution de financement de l’innovation ?
- À qui s’adresser, comment et à quel moment ?
- La levée de fonds est-elle vraiment une étape incontournable ?
- Les PME sont-elles vraiment les grandes oubliées du système, au profit des start-up ?
Autant de questions qui ont été soulevées lors de la table ronde, qui a réuni Laurent Cambus, délégué innovation à la direction régionale Toulouse de Bpifrance Occitanie, Jean-Louis Fraysse, directeur associé de la société toulousaine BotDesign, qui copilote le groupe de travail « Financement » du cluster régional des entreprises du numérique, Digital 113, André Joly, directeur général de SimSoft Industry (Labège -31) et Catherine Pommier, directrice opérationnelle Innovation de l’agence régionale de développement économique Ad’Occ.
À RETENIR
« À l’origine, il y a une idée qui germe mais, pour qu’elle se réalise, il va falloir l’accompagner », a souligné Gilles Capy, délégué régional EDF en Occitanie, partenaire de l’événement. Acteur de la transition énergétique, le groupe – premier électricien mondial – a mis en place plusieurs dispositifs de soutien à l’innovation, au niveau national comme régional. Parmi eux : le concours EDF Pulse Occitanie (remis le 13 juin dernier à Toulouse) visant à « donner un coup d’accélérateur à celles et ceux qui inventent le monde de demain » en région, ou encore EDF Pulse Croissance. L’ambition du fonds d’investissement et incubateur du groupe EDF : investir 30 M€ par an dans des start-up pour « dépasser le stade de l’expérimentation et faire naître de nouvelles activités ».
« L’important, c’est le projet »
Car rares sont les entreprises innovantes qui s’en sortent seules. La nécessité de se faire accompagner a été l’un des messages forts de ce Petit Déj’. Bpifrance, Région, Créalia Occitanie, Réseau Entreprendre… : si les acteurs compétents en matière de financement de l’innovation ne manquent pas, encore faut-il activer le bon levier, public ou privé, au bon moment. « L’important, c’est le projet et son niveau de maturité », ont martelé Catherine Pommier et Laurent Cambus. « Il existe beaucoup d’outils, dont certains que l’on utilise mal comme le statut de Jeune entreprise innovante, qui est pourtant l’un des meilleurs dispositifs de soutien à l’innovation en France », a assuré André Joly, dont la société de 25 salariés (CA 2018 : 900 k€) conçoit et développe des assistants virtuels dédiés aux opérateurs de production. Des propos nuancés par Jean-Louis Fraysse, cofondateur de BotDesign (éditeur d’un logiciel conversationnel, dédié au secteur de la santé), qui n’hésite pas à qualifier de « maquis » l’ensemble de ces dispositifs. « Je rêve d’un vrai guichet unique vers qui se tourner, en particulier quand on démarre une activité car c’est là que sont les vrais besoins. »
Lever des fonds pour accélérer ?
Autre point abordé : la levée de fonds. Souvent considérée comme une étape incontournable voire obligatoire pour les entreprises innovantes, elle doit rester « un outil parmi d’autres », a témoigné le directeur général de SimSoft Industry, qui a fait le choix de ne pas lever des fonds trop tôt pour d’abord valider son modèle économique par des contrats signés avec des industriels. « Une entreprise, c’est fait pour facturer des clients ! », a-t-il rappelé. Et si son entreprise a finalement ouvert son capital l’an dernier, c’était pour « accélérer en recrutant plus de monde, afin de conserver notre avance sur le marché ». En matière de levée de fonds, « tout dépend de ce que souhaite l’équipe dirigeante, a quant à elle estimé Catherine Pommier. Lever des fonds, cela permet d’aller plus vite, notamment à l’international, mais quand on fait rentrer un investisseur, il ne faut pas oublier qu’il voudra un jour récupérer sa mise, en faisant une plus-value ». Et de rappeler que les besoins diffèrent d’un secteur à l’autre : « Une entreprise plus mature qui doit opérer un virage en lançant de grands projets d’innovation n’aura pas forcément besoin d’ouvrir son capital. »
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