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Hérault
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Commerce - Artisanat
| 8/10/2018

Pierre Mestre (Orchestra) ne reprendra pas Toys'R'Us France

Coup dur pour Pierre Mestre, président et actionnaire majoritaire d'Orchestra-Premaman (articles de puériculture, 2 500 salariés, CA 2017/2018 : 612,7 M€, 300 magasins, siège social à Saint-Aunès – 34). Positionné pour la reprise de Toys'R'Us France (1 200 salariés et 53 magasins), placée en redressement judiciaire en juillet, son dossier n'a pas été retenu par le tribunal de commerce d'Évry le 8 octobre. La juridiction a choisi l'offre portée par le fonds américain Cyrus Capital, l'un des créanciers de la maison mère américaine du géant du jouet Toys'R'Us, via la société Jellej Jouets (dirigée par Tony Lesaffre) créée pour l'occasion, associée à la chaîne de magasins de jouets Picwic (une vingtaine de magasins en France, fondateur : Stéphane Mulliez, siège à Englos – 59)​. L'offre Jellej Jouets/Picwic prévoit la reprise de 44 magasins de Toys'R 'Us France qui devraient passer sous enseigne Picwic. Le siège et l'entrepôt de stockage de la 'NewCo' (nouvelle compagnie créée pour remplacer Toys'R'Us France) seraient conservés et l'emploi de 1 036 salariés serait maintenu. L'offre prévoit le déblocage d'une ligne de financement de plus de 70 M€.
L'offre de Pierre Mestre, associé au fonds Pimco, portait sur des montants du même ordre et sur 43 magasins Toys'R'Us. Toutefois, elle était axée sur la complémentarité entre puériculture et textile d'un côté (Orchestra-Premaman) et jouet de l'autre (Toys'R'Us). Tandis que celle de Jellej jouets/Picwic opte pour une consolidation du secteur du jouet. Concrètement, le dossier soumis par Pierre Mestre prévoyait des accords de franchise entre la nouvelle entité et Orchestra. Ainsi,
les magasins de la 'NewCo' auraient vendu, en plus du jouet, du textile pour enfants et des articles de puériculture et vice-versa. Une façon de réduire la saisonnalité de l'activité des deux enseignes, en particulier pour Toys'R'Us France.
Une troisième offre avait été soumise au tribunal de commerce d'Évry, celle de la Financière immobilière bordelaise (FIB) présidée par Michel Ohayon. La société d’investissement spécialisée dans l’immobilier commercial gère, en franchise, 22 Galeries Lafayette en France. FIB a récemment fait parler d’elle pour avoir soutenu le plan de continuation proposé par Jean-Michel Grunberg, PDG de la Grande Récré (Groupe Ludendo). Un plan retenu par le Tribunal de commerce de Paris le 2 octobre au détriment de l’offre de reprise émanant du groupe Fnac Darty. En se positionnant sur la reprise de Toys’R’Us France, la FIB souhaitait consolider le secteur du jouet et en devenir un acteur incontournable.

En septembre 2017, la maison mère américaine de Toys'R'Us est passée en ‘chapter 11’ (procédure américaine à mi-chemin entre le plan de sauvegarde et le redressement). L'objectif : lui permettre de restructurer sa dette de 5 Md$. Plusieurs fonds d'investissement ont, à cette époque, injecté des liquidités dans l'entreprise américaine. La procédure a tout de même échoué et la mise en liquidation de Toys'R'Us États-Unis est annoncée en mars dernier. Dans la foulée, le sort des filiales France, Iberia (Espagne et Portugal) et Australie semble également scellé. Ces entreprises disposent d'actifs, notamment immobiliers, et leur liquidation intéresse donc les créanciers. En désaccord avec ce projet, Jean Charretteur, directeur général de Toys'R'Us France et Iberia, s'oppose et demande une conciliation auprès du tribunal de commerce afin de retarder le paiement de certains passifs (loyers, charges...). En juillet 2018, Toys'R'Us France est placée en redressement judiciaire. 

 

 

 

Stéphanie Roy / roy@lalettrem.net
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