La Lettre M

Quand les avocats veulent séduire les chefs d'entreprise

Les faits: 

Le bar­reau de Tou­louse et la CPME 31 ont ré­cem­ment or­ga­nisé, en par­te­na­riat avec Tou­louse Mé­tro­pole, la pre­mière édi­tion de l’opé­ra­tion 50 avo­cats / 50 en­tre­prises. Une ini­tia­tive qui a per­mis à 50 avo­cats vo­lon­taires d’al­ler à la ren­contre de 50 start-up, TPE et PME lo­cales afin de réa­li­ser un audit ju­ri­dique gra­tuit. Un choc entre deux mondes ?

L'ana­lyse: 

Le po­si­tif, tout d’abord. « Dans deux tiers des cas, l’ex­pé­rience ini­tiée dans le cadre de cette opé­ra­tion s’est pour­sui­vie, avec une contrac­tua­li­sa­tion », in­dique Sa­muel Cette, pré­sident de la CPME 31. Pour­tant, les re­la­tions entre en­tre­pre­neurs et avo­cats res­tent selon lui loin d’être évi­dentes. « Pour beau­coup de chefs d’en­tre­prise, c’est le pre­mier pas qui reste dif­fi­cile à fran­chir. Ils se de­mandent com­bien la consul­ta­tion d’un avo­cat va leur coû­ter et com­bien elle va leur rap­por­ter. C’est cette ques­tion de va­leur ajou­tée qui est cen­trale. D’au­tant que nous sommes dé­mar­chés comme ja­mais par des pres­ta­taires qui pro­posent des sou­tiens proches de ceux des avo­cats, mais avec des offres com­mer­cia­le­ment agres­sives… » Pour Érick Boyad­jian, vice-bâ­ton­nier de Tou­louse, les avo­cats sont pour­tant in­con­tour­nables. « L’aven­ture en­tre­pre­neu­riale peut vite virer au cau­che­mar, car elle est fac­teur de risque. Les avo­cats sont là pour don­ner les bons ou­tils et les bons conseils au bon mo­ment. En­suite, c’est aux chefs d’en­tre­prise de pla­cer où ils le sou­haitent le cur­seur du risque. » La concur­rence de nou­veaux en­trants, qui pro­posent aux en­tre­prises des ser­vices voi­sins de ceux des avo­cats, est par­fois vécue par les pro­fes­sion­nels comme une me­nace. No­tam­ment celle des start-up de la « le­gal­tech », qui en­tendent au­to­ma­ti­ser les ser­vices ju­ri­diques. « On sera tou­jours plus chers que zéro, c’est sûr ! grince l’avo­cat tou­lou­sain Jean-Pas­cal Cou­tu­rier. Mais ce qui n’a pas de prix n’a pas de va­leur… » Reste ce­pen­dant, pour Sa­muel Cette, à fa­ci­li­ter la trans­pa­rence en ma­tière d’ho­no­raires. « La loi nous oblige à les af­fi­cher sur nos sites in­ter­net », ré­pond Érick Boyad­jian, avant de pré­ci­ser : « Nous pro­po­sons le plus sou­vent une pre­mière consul­ta­tion gra­tuite, afin de com­prendre les be­soins pré­cis de l’en­tre­prise. Car ré­di­ger, par exemple, des sta­tuts de so­ciété, ce n’est pas comme pro­po­ser un for­fait sham­poing + coupe + bru­shing. Il est en effet com­pli­qué, pour un avo­cat, de ré­pondre au té­lé­phone : “À vue de nez, ça va vous coû­ter 1.500 €”… » L’opé­ra­tion 50 avo­cats / 50 en­tre­prises va être re­nou­ve­lée du 5 au 12 no­vembre.

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