LGV : un sommet des Villes pour la grande vitesse sur fond d’inquiétude à Tarragone (Espagne)
Tous les grands élus languedociens, loin s’en faut, n’ont pas fait le déplacement jusqu’à Tarragone (Espagne), ce jeudi 12/1, pour pousser à la réalisation de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan. Cette section d’environ 150 km doit faire l’objet d’une enquête publique en 2018, sur une première phase Montpellier-Béziers. Le tronçon Béziers-Perpignan semble remis aux calendes grecques par l'État. Ce sommet a rassemblé les villes, agglomérations ou métropoles espagnoles et françaises de Montpellier, Toulouse, Narbonne, Béziers, Perpignan, Tarragone, Figueras, Gérone, Barcelone et Lleida.
Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a fait le déplacement pour marteler son soutien à un projet très attendu côté espagnol - la liaison à grande vitesse entre Barcelone et Perpignan étant déjà opérationnelle : « Depuis plus de 10 ans, ce dossier avance à pas de fourmis et le gouvernement français a mis l'an dernier un nouveau coup d'arrêt en reportant l’enquête publique. Or, cet axe ferroviaire est essentiel et d'intérêt général, non seulement pour les villes mais aussi pour les grandes régions Occitanie et Catalogne ainsi que toute l'Europe. Nous sommes des défenseurs de ce projet et l'avons prouvé par nos engagements et investissements pour la ligne LGV Nîmes-Montpellier (dont les travaux s’achèvent, NDLR) et pour Montpellier-Perpignan (au stade des études préalables, NDLR). Il est grand temps que le dossier connaisse un coup d'accélérateur côté français. Nous exigeons toutes les garanties d'une réalisation de ce tronçon ferroviaire bilatéral tant en termes de financements que de plannings. »
Frédéric Lacas, président de Béziers Méditerranée (représenté ce jeudi à Tarragone) se dit attaché « à ce que la ligne voie le jour, et à ce que Béziers soit desservi ». La future ligne nouvelle devrait raccorder la gare-centre, « ce qui nécessitera des aménagements, évalués 80 M€ au minimum ». Béziers Méditerranée est « prêt à entendre que la gare nouvelle ne se fasse pas », mais pose comme condition une garantie de desserte du Biterrois. Ce qui induit, en amont, un raccrochement de la ligne nouvelle à la ligne actuelle, pour une desserte de la gare centrale, puis, en aval, un raccrochement de la ligne actuelle vers la ligne nouvelle, dans le cas où celle-ci serait un jour prolongée jusqu’à Perpignan. Le raccordement en amont passerait par les villages de Cers et Villeneuve-lès-Béziers. « Cette virgule n’était pas prévue dans le projet d’intérêt général. Elle passerait sur des habitations. 80 maisons environ sont concernées, ce qui est problématique. Cette pénalisation peut être entendue dans le sens de l’intérêt général, si Béziers bénéficie d’une véritable desserte. S’il n’y a pas de desserte, et des conséquences lourdes pour aménagement du territoire, avec maison barrées ou au cadre de vie dégradé, ce n’est pas acceptable », prévient l'élu.