Élection de Donald Trump : les réactions des élus régionaux
Interrogés le 9/11 à Toulouse par La Lettre M en marge de la signature d’un protocole de partenariat entre la Banque de France et la Région Occitanie, Nadia Pellefigue, vice-présidente PS du conseil régional en charge du développement économique, et Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et président de Toulouse Métropole, ont réagi à chaud à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Pour la première, le sentiment est à « la déception et à l’inquiétude » : « D’un point de vue économique, nous voyons déjà ce matin les répercussions sur les marchés financiers, liées aux incertitudes que font naître ces résultats ». Un sentiment partagé par le maire de Toulouse : « Je suis moi aussi inquiet, quand je me réfère à un certain nombre de propos tenus au cours de la campagne, notamment à l’égard de la France. Même si je me dis que les présidents élus ne se comportent pas toujours exactement comme les candidats. Je retire toutefois une leçon de ces résultats. Le populisme est partout. Et face à ce risque, qui existe également en France, les familles politiques classiques doivent être exemplaires. Sinon, les électeurs pourraient prendre un malin plaisir à déjouer les pronostics sondagiers. »
Sur Twitter, Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie, a déclaré mercredi : « Face à la colère et la peur, la gauche doit réagir : unité, projets, progrès. L'action politique ne peut être laissée aux démagogues. »
Pour Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole : « L'extrémisme guette »
« l'élection de Donald Trump nous rappelle que la parole du peuple est souveraine face à tous les sondages et les enquêtes d'opinion.Donald Trump a été élu démocratiquement par le peuple américain. Sur 200 médias américains, 194 soutenaient Hillary Clinton. Il est un peu le candidat anti-establishment. Cette élection nous rappelle que la parole du peuple est souveraine face à tous les sondages et les enquêtes d'opinion. À l'aune de cette élection, les pays européens doivent se remettre en question, changer leur logiciel et repenser les bases de leur contrat social. L'extrémisme guette. Pour y faire face, une nouvelle façon de faire de la politique est nécessaire. L'élection de Donald Trump bouge les lignes et perturbe un certain nombre d'équilibres géopolitiques mondiaux. Il se trouve néanmoins dans la lignée des présidents Républicains, Richard Nixon, Ronald Reagan et Georges Bush. Et confirme une fois encore la grande difficulté d'élire à ce poste une femme ».
Frédéric Lacas, président DVG de Béziers Méditerranée : « Pas une surprise »
« De multiples fractures taraudent notre société et si ce vote de l'Amérique profonde est bien évidemment un séisme, il n'est malheureusement pas une surprise. Chez nous comme de l'autre côté de l'océan, les électeurs se sentent trompés depuis trop longtemps. Ils crient haut et fort leurs mécontentements et les observateurs ignorent ou sous-estiment la puissance de ce mouvement conservateur. La victoire de Donald Trump repose sur des aspirations de protectionnisme et de rancoeur, de peur et de défiance. Ses électeurs ont d'abord voté contre l'immigration et le terrorisme, contre le libre échange et la mondialisation. La France n'échappe pas à ces doutes et ce repli sur soi. Dans quelques mois, les Français éliront leur nouveau Président. Nos responsables politiques et journalistiques savent ce qu'il faut faire pour que le modèle américain ne déteigne pas sur nous. Aujourd'hui ils ont les cartes en main. Demain il sera trop tard. »