Mine de Salau : un projet qui divise
C’est une décision très attendue en Ariège que doit rendre, dans les prochaines semaines, le ministère de l‘Économie, de l’Industrie et du Numérique, concernant la demande de permis exclusif de recherches de mines (PERM) déposée par la société Variscan Mines en novembre 2014. Une demande qui porte sur un périmètre de 42 km2, à Couflens, incluant l’ancienne mine de tungstène de Salau, en activité jusqu’en 1986. Objectif de Variscan Mines : obtenir l’autorisation, pour 5 ans, de rechercher dans le sous-sol des substances autres que les hydrocarbures liquides ou gazeux, telles que le tungstène, l’étain, l’or, etc. Pour mener à bien cette phase de recherche, elle s’est engagée à dépenser 25 M€ : 18 M€ au cours des 3 premières années, puis 7 M€ minimum pour les 2 suivantes, si les conclusions de la 1ère phase sont positives.
Même si l’heure n’est pas à la réouverture de la mine de Salau, le projet divise. « Autoriser la recherche n’engage à rien et permettrait de savoir ce que la région, en manque de perspectives économiques, peut attendre d’une éventuelle nouvelle exploitation », argumente l’association PPERMS, qui revendique 2.000 pétitionnaires favorables au projet de recherche. A contrario, plusieurs collectifs craignent la multiplication des camions dans la vallée ou encore une exposition de la population à de l’amiante.
Si Variscan Mines obtient le permis de recherches, elle pourra faire une demande d’autorisation de travaux, relevant de la compétence du préfet de département. « De tels dossiers exigent une procédure lourde, avec une étude d’impact très détaillée - dans laquelle j'exigerai qu'il y ait un volet spécifique sur l'amiante, avec contre-expertise neutre financée par Variscan - et une enquête publique. Le tout peut prendre de 6 mois à 1 an », précise Marie Lajus, préfète de l'Ariège.
« Pour ce qui concerne les dépôts miniers extérieurs – qui sont des traces des anciennes exploitations -, nous nous sommes engagés à poursuivre, en 2017, des études de pollution sur la présence d’amiante et d’autres matériaux potentiellement dangereux », complète Marie Lajus. Une première étude, réalisée par le groupement Géodéris pour évaluer l'impact environnemental et sanitaire de l'ancien site minier de Salau, est consultable sur le site Internet de la préfecture d'Ariège, tout comme l'intégralité du dossier de demande de PERM. « Nous nous sommes engagés à mener l'instruction avec transparence et concertation de toutes les parties », insiste Marie Lajus.