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Languedoc-Roussillon
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Finances
| 20/07/2016

« Le principe de précaution nuit au soutien des entreprises innovantes françaises », souligne Christine Fabresse (Caisse d’Epargne LR)

La Caisse d’Epargne LR a injecté 2 Md€ dans l’économie de l’ex-LR l’an dernier, année où le CA s’est élevé à 294 M€, indique Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne du LR. La banque a augmenté ses flux de 15 % pour le financement sur le marché de l’immobilier professionnel (180 M€) et de 10 % pour les entreprises et les acteurs de l’économie sociale. Autre actualité, à l’échelle nationale pour le groupe BPCE : le lancement de l’application Apple Pay, via un partenariat exclusif avec Apple, pour permettre aux détenteurs d’Iphone (à partir de la version 6) de payer avec leur smartphone, dans les commerces où les paiements sans contact sont acceptés. « On voit l’Internet fixe décliner par rapport à l’Internet mobile. Aujourd’hui, une banque ne peut pas rester en dehors du monde mobile », commente Christine Fabresse.

Suite au rachat de Medtech (robots chirurgicaux, Montpellier) par l’Américain Zimmer, et au coup de gueule de Bertin Nahum, fondateur de Medtech, sur le manque de soutien des fonds hexagonaux, Christine Fabresse livre son analyse : « Les moyens d’actions des fonds américains sont énormes. En France, on doit se poser la question de soutenir les entreprises innovantes en création, pour lesquelles les phases de R&D sont longues et coûteuses, et que l’on accepte le principe de perdre de l’argent. Les fonds américains octroient des tickets d’entrée à plus de 200 millions de dollars sur des jeunes pousses en création. On n’est pas assez structurés en France pour le faire. Malgré les structures de capital investissement, malgré les groupes de chefs d’entreprises, les business angels, etc … Les tickets que l’on met à disposition de nos créateurs d’entreprises qui font de la R&D sont trop faibles par rapport à leurs besoins. Il faut une grande réflexion nationale avec la BEI, les gouvernants, la CDC, les banques, Bpifrance. Est-on capables d’aller soutenir une dizaine de pépites, qui ont de forts besoins de R&D, en acceptant de perdre ? Le principe de précaution nous nuit. Il faudrait des assises du capital investissement risqué. Si les banques pouvaient payer moins d’impôts en échange de leur investissement en capital risque, ce serait une bonne chose. »

À l’échelle régionale, la Caisse d’Epargne se prépare à lancer une nouvelle offre, ‘Néo Business’, à destination des jeunes entreprises innovantes, avec des compétences dédiées mobilisées : construction de business plan, aide à la définition de la stratégie, coaching mental, mise à disposition de locaux… « Les jeunes entrepreneurs innovants sont souvent dans l’affect de leur projet, il faut les aider à se poser les bonnes questions », explique Christine Fabresse. Le projet, qui doit voir le jour en fin d’année, est piloté par Jean-François Manlhiot, membre du directoire.

Christine Fabresse est par ailleurs marraine des Trophées des femmes de l’économie, qui se tiendront le 18 novembre à Montpellier (et dont La Lettre M est partenaire). « Il ne faut pas laisser qu’aux hommes le devoir et la responsabilité de mettre à l’honneur les femmes ! », indique-t-elle. Une vingtaine de dossiers ont déjà été reçus. « Nous allons agir aussi auprès de nos clientes dirigeantes, ajoute-t-elle. 30 % des créations d’entreprises se font par des femmes en France aujourd’hui, souvent dans des entreprises de services. Très peu parviennent malheureusement au stade de grosses PME. » Si elle n’est pas favorable aux quotas, Christine Fabresse observe qu’il faut « un nombre suffisant de femmes dans certaines instances de décision pour changer les lignes et le regard, afin que la bascule puisse se faire. Les femmes font plus d’études que les hommes, mais il faut leur insuffler l’esprit d’entreprendre. Elles ignorent les aides dont elles peuvent bénéficier, alors qu’il y a des fonds spécifiques dédiées à la création d’entreprises ou à l’accompagnement : France Active, Entrepreneur au féminin, business angels au féminin… »

La Caisse d’Epargne LR emploie 1.579 collaborateurs, compte 150.000 sociétaires et 1.150.000 clients. En ex-LR, la Caisse d’Epargne déploie, pour les entreprises, 4 centres d’affaires (90 conseillers dédiés) et une centaine de chargés d’affaires professionnels (artisans, commerçants et professions libérales), en plus des offres du groupe BPCE (crédit-bail, affacturage, crédit à la consommation etc.).

Hubert Vialatte / vialatte@lalettrem.net
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