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Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon
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Institutions
| 7/12/2015

Régionales : accord Delga-Onesta pour le second tour

Selon La Dépêche du Midi, un accord est intervenu entre la tête de liste EELV-Front de Gauche, Gérard Onesta (10,26 % au premier tour) et la socialiste Carole Delga (PS-PRG, 24,41 %), pour une fusion des deux listes au second tour. Cet accord, qui donne un avantage à la candidate socialiste, arrivée derrière le Front national au premier tour, prévoirait 27 places en position éligible pour la liste Onesta. De son côté, le maire DVG de Montpellier, Philippe Saurel, qui a réuni ses têtes de liste ce matin à Toulouse, n'annonce aucune fusion pour le second tour, mais dit vouloir « s'opposer » au FN « avec la plus grande fermeté ». On s'oriente donc vers une triangulaire au second tour, entre le FN Louis Aliot, une liste d'union de la gauche menée par Carole Delga, et une liste de droite menée par Dominique Reynié, ce dernier ayant annoncé son intention de se maintenir, conformément à la consigne donnée par Nicolas Sarkozy. 

Le FN triple ses scores de 2010

À l’issue du premier tour des élections régionales, le 6 décembre, la grande région LRMP fait partie des six régions de France où le Front national arrive en tête. Avec 31,83 % des suffrages, le candidat FN Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, est le grand gagnant du premier tour avec près de 20 points de plus par rapport aux élections régionales de 2010, multipliant par trois ses réusltats. Le parti d’extrême droite est en tête dans la plupart des grandes villes du LR, sauf Montpellier, et il est particulièrement fort à Béziers (Hérault, 45,81 %), Port-la-Nouvelle (Aude, 53,77 %) ou Beaucaire (Gard, 59,68 %). La candidate PS-PRG Carole Delga arrive en deuxième position dans la grande région avec 24,41 %, soit environ 15 points de moins que les listes socialistes et divers gauche au premier tour de 2010. Quant au candidat LR, Dominique Reynié, il arrive en troisième position, avec 18,84 %, soit deux à trois points en-dessous des scores de l’UMP cinq ans plus tôt, et le plus mauvais score de la droite au plan national. Avec 10,26 %, le candidat EELV-Front de gauche Gérard Onesta, gêné par la candidature d’un autre écologiste, Christophe Cavard (1,7 %), est quant à lui sous le score, en 2010, des partis qu’il fédère. Quant au maire DVG de Montpellier, Philippe Saurel, il a tout juste atteint le score de 5 % nécessaire au remboursement de ses frais de campagne. Le maire de Montpellier confirme néanmoins son ancrage local, en arrivant en tête du premier tour (24,1 %), devant le FN et la liste PS.

Réserves

 

Pour le second tour, la candidate PS semble avoir davantage de réserves de voix que ses adversaires, d'autant qu'elle est parvenue rapidement à un accord de fusion avec la liste EELV-Front de gauche de Gérard Onesta. Quant aux électeurs de Saurel, ils devraient en majorité, selon les sondages publiés avant l'élection, se reporter sur la candidate socialiste. Rien n'est joué cependant : Louis Aliot peut compter de son côté sur la dynamique du premier tour, et sur une image de « modéré », pour tenter de rallier au delà de ses soutiens du premier tour, en convaincant les électeurs de la droite traditionnelle de voler au secours de sa victoire. La mobilisation des abstentionnistes (47,75 % au premier tour) en faveur ou contre le FN pèsera également dans la balance.

Dès dimanche soir, Carole Delga s’est posée en rempart contre le FN, appelant à un « rassemblement contre l’extrême droite » des « électeurs de gauche » mais aussi des « démocrates » et des « Républicains ». Le candidat LR Dominique Reynié, dont le score est très inférieur à ses ambitions, et aux intentions de vote exprimées dans les sondages, a fustigé hier soir à égalité les socialistes « qui ont tout raté » et les frontistes, « qui veulent tout casser ». Tandis que ses partisans pestaient en coulisse sur le score « catastrophique » du candidat. Il a répété, à 13h, sur Europe 1, son intention de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy : le maintien des listes de droite, même quand le FN est arrivé en tête du premier tour. Pour le politologue, « le front républicain est une erreur historique ». 

Henri Frasque
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