Jérôme Despey

09/09/2024

Chambre d’agriculture de l’Hérault

© FNSEA

Début septembre, le président de la chambre d’agriculture héraultaise – viticulteur à Saint-Geniès-des-Mourgues – s’inquiète de la faible récolte 2024 et de la « difficile » situation économique de la filière. « La consommation n’a pas été au rendez-vous cet été, notamment chez les touristes. Il n’y pas de prix décents pour nos vignerons », commente Jérôme Despey en plaidant, au niveau national et européen, pour deux plans d’arrachage des vignes, un définitif et un autre « temporaire ». « Il faut éviter le déménagement de notre viticulture. L’autorisation de l’Europe sur l’arrachage définitif, à 4 000 € l’hectare, viendra d’abord ; 150 M€ seront financés par la France et le dispositif Ukraine. Les crédits seront à engager très vite, avant fin 2024. Il faut aussi un dispositif temporaire, sorte de restructuration du vignoble, pour replanter d’autres cépages, travailler sur la désalcoolisation, des vins plus frais. »

« Il faut absolument donner des perspectives. Je ne veux pas me retrouver dans la situation de Bordeaux, où les terres agricoles sont figées pendant vingt ans », poursuit-il. Autres mesures conjoncturelles demandées par la chambre d'agriculture pour soutenir la viticulture : l’exonération de cotisations MSA, la TFNB ( taxe foncière sur les propriétés non bâties), l’accompagnement par des prêts à taux zéro de Bpifrance pour soulager les trésoreries, ainsi qu’un meilleur accès à l’eau. « On ne pourra pas l'amener partout mais il faut un meilleur pilotage de la ressource. » Si Jérôme Despey juge qu’« avec la persévérance, on arrive toujours à faire bouger les lignes », il appréhende un très fort « mécontentement » des professionnels à l’automne, après les vendanges.

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