Cave Héraclès
Il est élu président de la cave Héraclès, plus grande cave de vins bio de France située à Codognan, à l’issue de l’assemblée générale organisée le 29 février. Jean-Philippe Julien (47 ans), succède à Jean-Fred Coste qui a occupé cette fonction durant 30 ans. Vigneron depuis 24 ans, le nouveau dirigeant exploite 45 ha à Codognan. La nouvelle équipe dirigeante est chargée de la mise en œuvre du plan stratégique “Bio’Innov 2030“ destiné à « dépasser l'arrêt du marché vrac des vins bios » et valoriser l'ensemble de sa production. Ce plan s’articule autour de trois axes forts : le développement export pour atteindre 20 % à horizon 2030, l'innovation et la communication. Le label BCorp est visé afin d’accompagner la croissance à l'international et appuyer la dimension durable et environnementale des vins bios. La cave rassemble 70 vignerons et produit près de 100 000 hl/an pour un chiffre d’affaires annuel compris entre 10 et 13 M€.
Diversification des marchés
« Seuls 43% de nos vins ont été valorisés en bio pour le millésime 2022. Nous avons été impactés par la crise qui touche le marché vrac du vin bio. Même si nos partenaires metteurs en marché historiques, comme Gérard Bertrand ou Jacques Frelin, ont joué le jeu », déclare Jean-Philippe Julien, convaincu qu'Héraclès doit diversifier ses marchés, ses offres, et se construire une image plus forte pour que les exploitations restent pérennes et prospères. Le marché change. « Nous sommes passés de 15 à 65 clients », précise Frédéric Saccoman, directeur général de la cave. « Le marché du vrac a subi un effet de ciseau avec la crise de la consommation de vin. À cela s'est greffé le bio bashing, explique Gérard Bertrand, président du groupe audois éponyme présent à l’assemblée générale. Pour s’adapter à un marché devenu plus complexe, la cave a intérêt à se diversifier et adapter ses produits aux nouveaux modes de consommation en s’adaptant au cahier des charges metteurs en marché. »
Les volumes exportés sont passés de 2000 à 7000 hl
Déjà mobilisée, la cave est présente à la Wine bulk fair, un salon international qui se tient à Amsterdam (Pays-Bas). Les volumes de vrac bio exportés par la cave sont passés de 2 000 à 7 000 hl entre 2022 et 2023, surtout sur des marchés européens (Suède, Pays-Bas, Allemagne, Italie) mais « l’export est une quête sur du long terme avec une forte concurrence de l’Argentine et du Chili. Nous ne sommes pas particulièrement attendus », souligne le directeur général de la cave.
Innovation
Pour valoriser sa production bio, la gouvernance de la cave veut également s'appuyer sur l’innovation et sur le critère du « sustainable » (développement durable). « L’innovation doit se faire autant à la vigne, en cave, dans le fonctionnement de l’entreprise ou dans la relation client », assure Frédéric Saccoman. Doté d’un outil de production moderne, la cave est en capacité de s’adapter à la demande du marché. En 2023, 65 types de vins différents ont été élaborés comme des vins orange (vin blanc vinifié comme du rouge) ou encore du jus pour la fabrication de vin sans alcool à destination du marché indonésien. Un budget communication sera prochainement dégagé pour accompagner ces nouvelles orientations. Parmi les autres projets de la cave, il est prévu un toit solaire photovoltaïque qui couvrira 30 % de la consommation d’électricité. Des réflexions sont également menées concernant la réutilisation des eaux usées (la cave utilise entre 8 000 et 10 000 m3 d’eau par an) ou encore l’irrigation face au changement climatique.
