La Botte Gardiane
Délivrée début juillet par l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle), l’indication géographique (IG) « bottes camarguaises » ne devrait pas bouleverser l’activité de l’entreprise gardoise la Botte Gardiane. « Nous fabriquons des produits de qualité depuis 50 ans », assure à La Lettre M Fanny Agulhon, à la tête de l’entreprise familiale implantée à Aigues-Vives, qui diversifie sa production pour se moderniser. Exemple avec le modèle « ballerine », dernière innovation après la « basket » et la « sandale gardiane ». De nouvelles gammes réalisées « dans le même cuir que les bottes, en conservant l’ADN de la maison, poursuit la dirigeante. La botte est bien pensée, c’est la fonction qui définit sa forme. Et c’est un produit qui ne bouge pas. »
40 % de l’activité à l’export
En termes d’activité, la boutique gardoise implantée à Aigues-Vives est de loin la plus performante des quatre points de vente répartis dans l’Hexagone… Mais la Botte Gardiane séduit bien au-delà des frontières, l’entreprise écoule 60 % de sa marchandise en France et le reste, 40 %, à l’étranger : « Les Coréens, et plus largement les asiatiques, sont sensibles au savoir-faire, aux traditions, au style à la française… », explique Fanny Agulhon, qui commercialise également aux États-Unis, au Japon et en Suisse. Après une phase d’adaptation durant la crise sanitaire qui l’a contrainte à miser sur la fabrication de masques, la vente en ligne et les commandes à destination de clients professionnels, l’entreprise est parvenue à compenser une activité à l’arrêt, suivie d’une « petite récession » en période de sortie de Covid. Côté chiffre d’affaires, la Botte Gardiane l'a maintenu pour atteindre 1,4 M€ l’an dernier, et « l’activité reprend bien en 2024 », indique la dirigeante, qui vient de recruter pour porter son effectif à 23 personnes. Coupe, montage, tissage… Toutes ces étapes sont désormais régies par un cahier des charges* instauré par l'IG – l'association Bottes Camarguaises devant veiller à son respect et à sa défense – imposant désormais uniquement « du cuir, assemblé sur le territoire ». De fait, l’appellation est conditionnée à « un processus de fabrication donné délimité par un périmètre géographique ». La zone concernée par l’Indication géographique s’étend sur 30 communes gardoises, 12 de l’Hérault et 10 des Bouches-du-Rhône.