Pour le nouveau directeur général de Space Aero, association qui rassemble les grands donneurs d’ordres de l’industrie aéronautique de l’Hexagone (150 membres, siège à Blagnac) et qui vise à accompagner la performance industrielle des TPE-PME de la supply chain aéronautique, la crise actuelle rebat naturellement les cartes. « Le paysage industriel est en profond bouleversement, analyse-t-il. Mais dans un contexte comme celui-ci, il nous semble important de rester sur nos fondamentaux, de travailler sur le temps long. Au-delà de la crise, il faut construire le futur. » Sur le court terme, les équipes de Space Aero se positionnent en soutien des entreprises, qui se concentrent sur leur adaptation à la conjoncture, au jour le jour. Mais c'est sur le moyen et long terme que sa mission s'inscrit pleinement. « Nous devons aider les entreprises à préparer le rebond, en misant sur la compétitivité, la digitalisation et la performance industrielle », estime Christophe Delqué. Avant la crise, le nouveau programme « Industrie du futur » du Gifas, mis en œuvre par Space Aero, avait déjà suscité l'intérêt d'environ 80 PME (pour un objectif de 318). « Aucune ne s'est désistée depuis, même s'il y a eu quelques décalages, confie Christophe Delqué. Après avoir été mis en pause, le programme est reparti. Mais bien entendu, nous allons nous donner davantage de temps pour atteindre nos objectifs... »
Performance, qualité et compétitivité
Pour le DG de Space Aero, « les entreprises de la supply chain doivent, sur le court terme, être d'une extrême prudence en termes de trésorerie, en misant au maximum sur les dispositifs mis en place par l'Etat ». Mais de son point de vue, rien ne les empêche de lancer d'ores et déjà des réflexions relatives à leur performance industrielle. « Sans parler d'investissements, il est possible de profiter de cette période pour se poser, réfléchir et travailler à un nouveau plan stratégique, estime-t-il. Car lorsque l'activité va redémarrer, ce sont les entreprises les plus compétitives et les plus performantes qui s'en sortiront le mieux. » De même, alors qu'un certain nombre de transferts d'activités ne sont pas à exclure dans les mois et les années à venir, « la question de la qualité est éminemment stratégique », glisse Christophe Delqué.
