Toulouse Métropole
Pour Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole et adjointe au maire de Toulouse, « construire la ville est devenu complexe ». Invitée à débattre de la frugalité aux Rencontres régionales de l’ingénierie, le 28 février à Diagora (Labège), l’élue souligne les changements actuels que les politiques doivent intégrer : les attentes et problématiques sociales révélées par la crise du Covid-19, la loi Zan qui incite à une sobriété foncière, la crise énergétique et le changement climatique. « Il faut prendre en compte toutes ces problématiques dans une métropole qui connaît une croissance démographique et une activité économique importantes », ajoute-t-elle. La réindustrialisation de la France – qui prévoit de mobiliser au moins 20 000 hectares de foncier pour accueillir les nouveaux sites industriels – est aussi un vrai défi selon l’élue, alors que la métropole a à sa disposition 480 hectares sur dix ans pour 37 communes.
Annette Laigneau pointe du doigt la politique de l’État, qui a élaboré « une liste de projets que l’on va extraire des besoins locaux pour une mutualisation de l’ensemble du territoire. On va aussi nous défalquer les projets d’autres régions. » Elle insiste sur la faible marge de manœuvre dont dispose la Métropole, en citant l’exemple d’Airbus : « L’opérateur a besoin d’espace pour l’avion décarboné. Si on lui en donne, ce sera au détriment des autres projets, mais si on ne le fait pas, il ira construire ailleurs ! C’est donc contreproductif. » Enfin, la vice-présidente de Toulouse Métrople regrette que certaines communes aient oublié leur patrimoine ancien « car c’est plus facile de faire de l’extension », alors que la tendance est à la limitation de l’étalement urbain. Et de conclure : « Par définition, l’urbanisme se fait sur du temps long. Nous sommes prêts à l’innovation car nous n’avons pas le choix. Il faut trouver des solutions. »