Quinze millions de masques achetés fin mai en Chine par le ministère des Armées, le stock stratégique du ministère de l’Intérieur entièrement importé, …. Le syndicat des fabricants de masques français, mené par son président, l’Héraultais Christian Curel (entreprise Prism à Frontignan), envoie un manifeste au président de la République ainsi qu'aux élus locaux, pour dénoncer « des achats publics encore affectés à 95 % à des importateurs. Et cela, malgré les dizaines de millions d’euros qui ont été investis par l’État mais aussi par les entrepreneurs pour lancer des projets industriels de fabrication de masques français. » Le syndicat appelle à acheter français.
Le critère du prix
Le syndicat déplore un critère de prix prédominant malgré le fait qu'« acheter des masques français plus chers reste plus intéressant économiquement », insiste Christian Curel. Selon le président du syndicat, « si les masques sont fabriqués en France, 70 % de leur coût sont réinjectés dans l’économie française (salaires, taxes, impôts…, NDLR) ; si les masques sont fabriqués Chine, 80 % de leur coût repartent là-bas. » Depuis novembre, le syndicat attend du ministère l’envoi d’une série de recommandations afin d’accompagner les acheteurs publics.
Parmi les suggestions données par le syndicat : l’introduction de critères environnementaux avec le calcul du bilan carbone, celle de critères sur la qualité des masques ou encore celle de la clause de performance européenne qui autorise à demander à ce que les moyens de production soient en Europe en raison de l’enjeu stratégique du produit en question. « La capacité de production en France est de près de 100 milions de masques par semaine à ce jour or la production effective est de 20 à 30 % à ce jour », déplore Christian Curel, craignant cette filière émergeante fragilisée. Sur les quinze membres de ce syndicat deux sont installés en Occitanie : Prism et AHG medical (31).