Les Journaux du Midi et La Dépêche pourraient supprimer 346 emplois
Le rachat des Journaux du Midi (Midi Libre) par La Dépêche pourrait entraîner la suppression de 346 emplois, selon les extraits du business plan présentés hier par un expert du cabinet de conseil financier Red2green, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire des Journaux du Midi à Saint-Jean-de-Védas, près de Montpellier. 191 emplois seraient supprimés aux Journaux du Midi, et 155 dans le groupe La Dépêche. Les représentants du groupe La Dépêche (Jean-Michel et Jean-Nicolas Baylet, Bernard Maffre, Xavier Clément), ont confirmé, lors de ce CE, la volonté du Groupe La Dépêche de se porter acquéreur, avec Centre France, « de la totalité de la participation de Groupe Sud Ouest dans Midi Libre, avec une participation de Centre France à hauteur de 6 % », selon un communiqué de la direction de Journaux du Midi. Dans un second temps, La Dépêche pourrait céder une part du capital du groupe languedocien à des « investisseurs locaux », avec lesquels les discussions « ne sont pas finalisées à cette date ».
Montant de la vente : 15 à 25 M€
La cession, dont le montant est estimé entre « 15 et 25 M€ » par le cabinet Secafi, mandaté par les salariés, sera, selon la direction, « finalisée fin avril 2015, à l’issue d’un certain nombre de procédures comme, par exemple, l’autorisation des autorités de la concurrence ». Selon Secafi, le Groupe La Dépêche paierait les deux tiers du montant de la vente le 30 avril, puis le tiers restant sur trois ans à la date anniversaire de la vente. Le business plan présenté aux experts mandatés par les salariés prévoit des mesures d’économie, avec la suppression de 346 emplois dans les deux titres. Les Journaux du Midi, qui ont vu partir 160 salariés depuis 2012, dont 125 dans le cadre d’un plan de départs volontaires, perdraient 191 postes, soit plus de 20 % de leur effectif actuel (935 ETP). Selon le rapport de la Secafi, 69 départs sont envisagés aux Journaux du Midi en 2014, dont 38 à la rédaction. Autre source d’économie : la mutualisation des moyens. Les achats des Journaux du Midi pourraient ainsi être confiés à la société Optim, créée en joint-venture par La Dépêche du Midi et Centre France pour « réaliser des économies d’échelle ».
Objectif : un Ebitda de 8 M€ en 2018
Pour arriver à un Ebitda de 8 M€ pour chacun des deux groupes à l’horizon 2018, le business plan prévoit également des nouvelles recettes, via « un plan de développement ambitieux ». Parmi les leviers de croissance envisagés : un recours accru à l’évènementiel, le lancement d’une nouvelle offre en fin de semaine, ou encore le numérique, avec la création de nouveaux sites Internet. Selon nos informations, la hausse du prix des quotidiens des Journaux du Midi, dès 2015, fait également partie des pistes envisagées. Les élus du comité d’entreprise de Midi Libre dénoncent, dans un avis interne, « des projets de développement menés en externe dans des structures aux contours et activités mal déterminés ». Et déplorent « une véritable saignée dans les effectifs ». Selon un participant à la réunion, le PDG du groupe La Dépêche, Jean-Michel Baylet, a assuré qu’il allait « trouver des solutions pour ne pas avoir de stratégie de départ contraint ».
Un Ebitda positif en 2014
Les Journaux du Midi, qui sont confrontés à une baisse régulière de leur diffusion, ont réalisé un CA de 116 M€ sur leur activité presse en 2014, en baisse de 5 % par rapport à l’exercice précédent. Répartition du CA presse : 76 M€ pour Midi Libre, 29 M€ pour L’Indépendant et 8 M€ pour Centre Presse. Malgré cette baisse du CA, le groupe a été rentable en 2014, avec un Ebitda de 5,5 M€. Une rentabilité due à une « rationalisation » et à des opérations de « développement », selon le directeur financier, Olivier Plays. Côté rationnalisation, Midi Libre a notamment fermé ses agences de Carcassonne et Rodez. Côté recettes, l’évènementiel a rapporté 800 K€ en 2014, contre 400 K€ en 2013, et la publicité numérique 3,7 M€ en 2014, contre 3,1 M€ en 2013.
Jacques Font intéressé par L’Indépendant
Propriétaire de cinémas à Perpignan, Jacques Font pourrait, selon la Secafi, entrer à hauteur de 11,5 % au capital du quotidien L’Indépendant, en investissant un million d’euros. Il aurait « donné son accord de principe, mais rien n’est signé ».