Les acteurs privés de la forêt en LR sortent du bois
Fransylva, union régionale de la forêt privée, organisera le 8 octobre à Montpellier un forum régional. Financé par les acteurs économiques de la filière en LR et parrainé par le conseil régional, il a essentiellement pour but, selon la présidente de Fransylva, Sylvie Coisne, de mobiliser les propriétaires forestiers, et de les inciter à « valoriser leur patrimoine ». La forêt privée, qui représente « le tiers de la surface régionale », 12 000 emplois, et près d’un million de m3 de bois, appartient à 129 000 propriétaires forestiers, dont beaucoup possèdent des petites surfaces et « ne s’identifient pas à la forêt », déplore la présidente : « Il faut que les gens réalisent qu’il ont un patrimoine économique, sociétal et environnemental ». « Alors que la forêt du LR produit naturellement 3 m3/ha/an, on n’en récolte qu’un sur trois », précise Jean-Marc Auban, directeur du Centre régional de la propriété forestière du LR. Une partie de ce patrimoine est cependant difficile à valoriser, en raison de conditions d’accès difficiles.
Sécuriser l’offre
« Reboiser un hectare coûte 4 000 à 5 000 €/ha », reconnaît Jean-François Dromel, président du Groupement de développement forestier du Gard. Selon lui, l’une des solutions passe par le regroupement des petits propriétaires, et par le développement des routes départementales et communales permettant d’accéder aux terrains boisés. Représentant de l’industrie du papier, Paul Maurin, directeur de la communication de l’entreprise Fibre Excellence (Saint-Gaudens, 31), qui consomme à elle seule « 5 à 6 % de la récolte totale de la forêt française », plaide pour une « sécurisation de l’offre » : « tant qu’elle ne sera pas effective, la filière aura du mal à se développer ».
Le bois énergie stagne
Autre cofinanceur du forum du 8 octobre, le géant allemand de l’énergie E.On, dont la centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône) consomme de grandes quantités de bois, notamment des Cévennes, provoquant de vives critiques de la part d’acteurs locaux. « Pour sauver ces bois, il faut d’abord les couper », assure le directeur du CRPF. « Et les filières locales de bois énergie ne sont pas nombreuses ». Illustration au Vigan : selon Jean-François Dromel, « une étude a été lancée pour installer un réseau de chaleur. Mais vu le délai pour le retour sur investissement, de 12 à 15 ans, l’hôpital et le lycée n’ont pas suivi, et les HLM ont préféré garder le chauffage individuel par peur des impayés ». Le LR compte 300 chaufferies collectives et industrielles pour une puissance de 110 MW. Avec des perspectives de développement plutôt floues dans l’immédiat. « Vu le prix actuel du baril de pétrole, les acteurs hésitent à investir dans cette filière, malgré les aides du fonds chaleur de l’Ademe », constate Sylvie Coisne. Selon elle, l’avenir de la filière en LR passe par « un dispositif stable dans le temps et significatif », pour favoriser « la desserte » des forêts, « le regroupement des propriétaires » et « le financement du renouvellement de la forêt ».
Nouveau contrat de filière avec la Région LR
La Région LR signera le 21 septembre avec les acteurs de la filière, représentés par Arfobois, un deuxième contrat de filière Agir « forêt, filière bois » pour la période 2016-2018. Objectifs : « mobiliser et renouveler durablement la forêt », « structurer une filière forêt bois performante » et « développer les marchés pour les bois régionaux ».