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Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon
| | 3/04/2015

La gauche a-t-elle déjà gagné les régionales en MP et LR ?

Le PS et ses alliés contrôlent 11 départements sur 13 à l’issue des élections départementales des 22 et 29 mars. La grande région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon est-elle déjà acquise à la gauche ? Selon Emmanuel Négrier, chercheur montpelliérain en sciences politiques, la gauche aurait remporté 95 sièges sur 158, en projetant les résultats du 22 mars. Mais plusieurs inconnues demeurent.

Au premier tour des élections départementales en MP et LR, le PS et ses alliés PRG et divers gauche ont recueilli, à eux seuls, 36,2 % des voix, le Front de Gauche et les écologistes 10,4 %, la droite et les divers droite 27,4 %, le Front national 36,2 %, selon les calculs du chercheur montpelliérain en sciences politiques Emmanuel Négrier. S’il s’était agi du premier tour des élections régionales, la gauche était bien placée pour l’emporter : « en cas d’alliance des listes de gauche au deuxième tour, la gauche décrocherait 95 sièges, la droite 32 et le FN 31 », sur un total de 158 sièges. À eux seuls, la Haute-Garonne et l’Hérault rassemblent le tiers des sièges, avec respectivement 32 et 28 sièges. Le FN décrocherait 7 sièges dans l’Hérault, 5 en Haute-Garonne et 5 dans le Gard.

 

Un autre scrutin

 

Les élections départementales sont toutefois différentes des élections régionales, souligne le chercheur. D’une part, le mode de scrutin est différent. Aux élections régionales, les listes ayant obtenu au moins 5 % des voix ont la possibilité de fusionner avec une liste dépassant 10 %. D’autre part, le poids des notables n’est pas le même : « Aux départementales, il a été fort en LR, autant dans les hauts cantons de l’Hérault que dans les villes, comme Montpellier, Béziers et Beaucaire, où l’influence des maires s’est exercée à l’échelle des cantons. Avec les régionales, le territoire de référence n’est pas le même, et le poids des notables locaux est moins important ». Enfin, neuf mois séparent les deux scrutins. « Une aggravation du contexte national, qui a pesé sur les élections départementales, pourrait faire fondre l’avance de la gauche ».

 

L’inconnue Saurel

 

Les listes de droite et d’extrême-droite auront la possibilité théorique de fusionner entre les deux tours du scrutin régional, mais cette hypothèse apparaît, pour l’heure, très peu probable. Reste l’éventualité d’une liste « citoyenne centre-droit centre-gauche », autour du maire DVG de Montpellier Philippe Saurel, et à condition que ce dernier trouve des alliés au-delà de Montpellier. « Dans ce cas, cinq listes seraient en position d’atteindre le deuxième tour, et le FN serait en tête du premier tour », estime Emmanuel Négrier. Sans préjuger des alliances éventuelles au second entre des listes de gauche et une liste « citoyenne ».

Henri Frasque

Régionales : Alary tend la main à Saurel

Le président de la Région LR, Damien Alary, deuxième sur la liste PS menée par Carole Delga, craint que la division, à gauche, laisse des séquelles au second tour. Il tend d’ores et déjà la main à Philippe Saurel : « M. Saurel est un homme de gauche », assure-t-il. « Si la gauche part divisée, cela laissera des cicatrices au second tour. Nous devons donc nous unir dès le premier tour. Nous avons la chance d’avoir dans la grande région deux métropoles puissantes. Montpellier et sa métropole doivent être représentées à la Région ». 

 

 

 

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