Grande région : les nouveaux présidents des Départements
La gauche rafle la présidence de 11 départements sur 13 en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Elle gagne la Lozère, présidée par une femme, Sophie Pantel, mais perd le Tarn-et-Garonne, où Jean-Michel Baylet doit renoncer à la présidence du Département, tenu par la famille Baylet depuis 1970. Sur les 13 départements, huit sont présidés par les sortants, et cinq par des nouveaux présidents. Malgré la parité imposée dans les assemblées, deux présidents seulement sur 13 sont des présidentes. Dans le Lot, le président sortant, Serge Rigal, qui devait céder son fauteuil à une élue, s'est mis en congé du PS pour garder la présidence du Département.
• Hérault : Mesquida avec les voix de Saurel
Elu à la tête du département de l’Hérault avec 36 votes sur 50 (11 blancs et 3 nuls), jeudi 2 avril, le socialiste Kléber Mesquida s’est félicité de « cette très large confiance ». Ingénieur de formation, il succède ainsi à 69 ans à André Vezhinet, qui ne se représentait pas, pour gérer un budget 2015 de 1,379 milliard d’euros, « dont 595 M€ seront consacrés à la solidarité, qui constitue notre raison d’être », a rappelé le nouveau président du département. Le maire divers gauche de Montpellier Philippe Saurel, qui contrôle 8 élus sur 50 dans le nouveau conseil départemental, a donc choisi de ne pas faire barrage à l’élu de Saint-Pons-de-Thomières, lui apportant ses suffrages dès le premier tour.
• Gard : Bouad sur un fil
Il aura fallu trois tours de scrutins pour faire élire Denis Bouad, 62 ans, maire PS de Blauzac, à la présidence du conseil général du Gard. L’élu du canton d’Uzès a fait le plein des voix de la gauche (22 voix) contre 5 au candidat FN, Nicolas Meizonnet, et 19 bulletins blancs. Le candidat de la droite, Laurent Burgoa, a jeté l’éponge au deuxième tour, après avoir recueilli seulement 18 voix sur les 20 de la droite. Il n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour trouver une majorité alternative à celle de la gauche, en avance d’un seul canton. Manqué : en début de séance, le divers gauche Alexandre Pissas a publiquement décliné l’offre mirifique de la droite, qui lui proposait la présidence, en échange des deux voix de son binôme. Denis Bouad, qui succède à Jean Denat, battu par le FN dans son canton de Vauvert, ne dispose toutefois que d’une majorité relative (22 voix sur 46) qui rendra l’adoption du prochain budget complexe.
• Lozère : la gauche se réconcilie et l’emporte
Deux révolutions pour le conseil départemental de Lozère : une femme devient présidente du département, et elle est de gauche. Sophie Pantel, 43 ans, a été élue par 13 voix contre 9 à l’UMP Alain Astruc. Elle succède à l’UMP Jean-Paul Pourquier, et prend la tête du seul département de France à basculer à gauche à l’issue du scrutin du 29 mars. Le président du conseil régional, Damien Alary, a été à la manoeuvre pour rendre possible cette élection. Quoique majoritaire, à un canton près, la gauche lozérienne s’est déchirée entre Sophie Pantel, qui s’estimait légitime à la présidence après avoir mené l’opposition, et le maire de Mende Alain Bertrand, qui poussait la candidature de Laurent Suau. Du coup, un binôme divers gauche, qui pouvait faire basculer l’élection, menaçait de ne pas choisir la gauche. « Un accord durable a été trouvé, incluant les régionales et les sénatoriales », glisse Damien Alary.
• Tarn-et-Garonne : la fin de l’ère Baylet
Jean-Michel Baylet, plutôt que de perdre, a préféré ne pas se représenter, laissant la candidature PRG à Marie-Claude Nègre. C’est Christian Astruc, candidat indépendant soutenu par la droite, qui l’emporte (18 voix contre 12). Jean-Michel Baylet présidait le Département depuis 1985. Sa mère, Evelyne Baylet, avait présidé le conseil général de 1970 à 1982. La droite et la gauche étant à égalité dans le département à l’issue des élections des 22 et 29 mars, la victoire d’un binôme divers gauche contre les candidats du PRG a précipité la chute de la maison Baylet.
• Haute-Garonne : Méric succède à Izard
En Haute-Garonne, le socialiste Georges Méric succède à Pierre Izard, qui ne se représente pas. L'ancien maire de Nailloux a récolté 47 % des voix, sur 54 conseillers. Les 7 autres bulletins étaient blancs. La droite, qui ne compte que 6 élus, avait décidé de ne pas présenter de candidat.
Ils sont réélus :
• Serge Rigal, président sortant du conseil départemental du Lot, aurait dû laisser la place à la socialiste Geneviève Lagarde, désignée par les militants. Surprise : après s’être mis en congé du PS hier, il a été réélu triomphalement président du Département, par 24 voix contre 9. Serge Rigal, 57 ans, avait pris la succession en cours de mandat du sénateur Gérard Miquel, il y a un an. Il devait en principe s’effacer devant Geneviève Lagarde, désignée par les militants en décembre.
• André Viola (PS), 44 ans, est réélu président du conseil départemental avec 37 voix sur 38.
• Hermeline Malherbe (PS), 46 ans, retrouve son fauteuil de présidente du conseil départemental des P.-O. Elle est élue avec 22 voix contre 12 à l’UMP Jean Castex.
• Henri Nayrou (PS), est réélu président du conseil départemental de l'Ariège. Il a obtenu 17 voix contre 7 à Benoît Alvarez (DVG).
• Michel Pélieu (PRG) est réélu président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées. Le président sortant, seul candidat en lice, a obtenu 31 voix sur 34, contre 3 blancs.
• Jean-Claude Luche (UDI) est réélu dans l’Aveyron : le sénateur a été élu avec 30 voix contre 16 pour le conseiller d’opposition, Bertrand Cavalerie.
• Thierry Carcenac (PS), est réélu dans le Tarn avec 28 voix contre 18 pour Philippe Folliot. A noter que deux élus de droite ont voté pour Thierry Carcenac ;
• Philippe Martin (PS), ancien ministre de l’Écologie, est réélu dans le Gers avec 22 voix, contre 12 pour Xavier Ballenghien.