CCI MP / Etat : une convention signée dans la grogne
Carole Delga, secrétaire d’Etat au commerce et candidate PS aux prochaines élections régionales en MP/LR, et Didier Gardinal, président de la CCI MP, ont signé ce jeudi matin une convention d’objectifs et de moyens, sous la grogne des présidents de CCI, en conclusion de l’AG annuelle. Cette convention d’objectifs et de moyens prévoit une accélération de la mutualisation des moyens, « notamment pour l’international, qui est une priorité, a précisé la secrétaire d’Etat. L’accompagnement des PME à l’export est un réel enjeu. Par la signature de nouveaux contrats, elles peuvent réaliser des croissances à deux chiffres très rapidement ». La CCI MP a déjà engagé une mutualisation de ses moyens avec les CCI territoriales et la Région MP.
Sur fond de baisse de dotations d’Etat, le débat a été musclé entre élus consulaires et Carole Delga. « Est-il logique que des CCI fassent des placements immobilier et de la titrisation ?, s’est interrogée la secrétaire d’Etat. Toutes les CCI n’ont pas des difficultés. Certaines ont même des fonds de roulement confortables. Quand on est à Bercy, il est facile de voir le patrimoine immobilier de certaines CCI. Et même sans être originaire de la ville, rien qu’en voyant le nom des rues, pour certaines très connues, on avait une idée de la valeur du bien. »
Pour Didier Gardinal, « les Zadistes de Sivens ont obtenu gain de cause après avoir occupé illégalement un terrain, et causé des violences à plusieurs reprises dans le centre ville de Toulouse. A côté, nous sommes des enfants de chœur. On est respectueux de notre tutelle, mais on ne sait plus quoi faire quand on ressent une profonde injustice. Car malgré la baisse sévère des dotations, nous sommes de bons élèves en MP : mise en commun des fonctions supports entre CCI MP et CCI de Toulouse, départementalisation dès 2010, mise en commun de postes : DG, DAF, DRH… » Il exige, pour les régions concernées par le processus de fusion, la garantie d’une stabilité financière « sur trois ans. Les CCI de région qui fusionnent perdront du temps et du stress en gestion de problèmes : taux de taxe différents, immobilier, informatique, équipes… Or, avec 22 800 établissements répertoriés, la future grande région sera l’une des plus puissantes de France. »
Michel Bossi, président de la CCI du Tarn, a dit pour sa part ressentir une « immense frustration. Nous avions un projet important, la réalisation d’un hôtel d’entreprises nécessaire à notre territoire. Nous ne pourrons pas le réaliser, car nous avons vendu un bien au mauvais moment. Notre CCI a été la plus ponctionnée de MP. On ne pourra faire cet investissement pourtant inscrit dans nos comptes, et utile aux entreprises. J’ai écrit à Emmanuel Macron. Ses services m’ont répondu une réponse générique, inacceptable à mon sens. On se bat au quotidien, et en retour on ne peut pas réaliser ce pour quoi on travaille. »
Manuel Cantos, président de la CCI de l’Aveyron, s’inquiète pour sa part du « manque de visibilité. Quelles seront nos missions, notre rôle ? Notre budget est passé de 15,6 M€ à 13,5 M€ en quatre ans, confie-t-il à La Lettre M. Des efforts considérables ont été faits. On nous demande de continuer à faire des efforts. Ça va devenir compliqué. »