La Lettre M

Thermalisme d'Occitanie : un "modèle économique fragile"

Les faits: 

Avec ses 29 stations et 188 000 curistes accueillis en 2017 (soit un tiers de la fréquentation nationale), l’Occitanie est la première destination thermale en France. Novembre 2018, un rapport de la Chambre régionale des comptes Occitanie épingle la gestion de la Région en matière de thermalisme entre 2011 et 2016. 6 février 2019, la Cour des comptes enfonce le clou dans son rapport annuel dont un tome est exclusivement dédié à l’activité thermale en Occitanie.

L'analyse: 

En cause notamment, le manque de contrôle sur les retombées économiques territoriales de l’activité thermale pourtant subventionnée par la Région. « Le conseil régional n’a pas réalisé de diagnostic sur le poids économique du seul thermalisme. L’impact de ses subventions n’est pas non plus suivi, ni la fréquentation des centres thermo-ludiques mesurée, qui ont tout de même bénéficié de 4,4 M€ de subventions régionales entre 2011 et 2016. » Sur cette période, 18 projets du secteur ont été cofinancés par la Région dans neuf stations thermales. « Pour trois d’entre elles, les investissements réalisés n’ont pas permis d’enrayer la baisse de la fréquentation. » Autre point noir : la localisation des stations dans des communes petites - « 90 % des communes thermales occitanes ont une population inférieure à 5 000 habitants », souligne l'institution qui poursuit quelques lignes plus loin « seuls quatre établissements reçoivent moins de 1 000 curistes par an et sont d’ailleurs, pour trois d’entre eux, en difficulté. ». Leur répartition sur le territoire est également pointée du doigt, « les deux tiers des stations sont implantées dans la zone pyrénéenne ». L’institution de contrôle alerte par ailleurs sur le manque de clarté quant au modèle économique de cette activité, « entre santé et confort », qui « ne génère pas systématiquement (…) des richesses pour les territoires concernés. ». « À la différence de la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie n’a pas développé de plan consacré à la filière thermale », compare la Cour des comptes. Ainsi, elle recommande aux communes thermales occitanes de « transférer la gestion des établissements thermaux publics à leur EPCI (établissement public de coopération intercommunale) », et à la Région Occitanie de « renforcer le groupement thermal mis en place à l’échelle de l’Occitanie » et « de mettre en place un fonds public local de soutien à la restructuration de l’activité thermale ».

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