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Gard / Hérault
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Biotechs - Santé
| 15/12/2015

Une cellule psychologique pour les petits patrons braqués

SOS, petits patrons en détresse. Fondateur de l’observatoire Amarok, spécialisé dans la santé des travailleurs indépendants, l’universitaire Olivier Torres lance, pour l’Hérault et le Gard, une Cellule de coordination et d’accompagnement (CCA). Son but : apporter un soutien psychologique aux commerçants, artisans, professions libérales, exploitants agricoles du Gard et de l’Hérault, victimes de violences. En cas de braquage, de vol, d’acte violent, d’agression, ou de menace, ces indépendants pourront désormais contacter, via un numéro vert (0800 501 201), deux permanents d’Amarok. « Si nous constatons une urgence psychologique, nous orientons la personne vers une psychologue clinicienne, afin de débuter un suivi psychologique », explique Bernard-Marie Augustin, permanent d'Amarok. Cinq séances sont alors prises en charge gratuitement. Si aucune urgence psychologique n’est constatée dans l’immédiat, Amarok rappelle la victime trois semaines plus tard, pour vérifier qu’elle n’est pas en « état de stress post-traumatique », qui peut se déclencher plusieurs semaines après les faits.

Déni

« Nous avons étudié 13 cas d’indépendants victimes de braquage », explique Olivier Torres. « Souvent, la victime est dans une forme de déni : même pas peur, même pas mal ! Et elle n’a pas d’autre possibilité que de retourner au travail le lendemain ». Selon lui, les salariés sont mieux protégés, et mieux accompagnés, que les travailleurs indépendants. « Dans une banque, un salarié victime d’un braquage bénéficie d’une aide psychologique et médicale. Rien de tel pour les indépendant ». Il promet néanmoins que, si des salariés appellent le numéro vert, ils seront également pris en charge et orientés. Lancé dans le Gard et l’Hérault, le dispositif est soutenu par l’ensemble des chambres consulaires des deux départements. Le RSI le finance à hauteur de 15 000 €.

Henri Frasque et Nelly Barbé

Verbatim

André Deljarry, président de la CCI de Montpellier : « Ouvrir une entreprise est salutogène. L’information sur cette offre de soutien va être largement diffusée dans notre réseau ».

Daniel Galy, président de la CCI de Béziers insiste sur « la détresse et l’isolement que peut ressentir un chef d’entreprise. Il ne se plaint pas et c’est une grande erreur. Cet accompagnement aide la victime à revivre comme avant ».

Pour Olivier Oddi, président de la CCI de Sète, « on peut avoir de la compassion pour les victimes d’agression ou de braquage mais ce n’est pas suffisant. Il fallait un dispositif comme celui-là. Nous souhaitons essaimer ce dispositif en France et nous pouvons jouer le rôle de relais auprès de CCI France ».

Représentant la chambre d’agriculture de l’Hérault, Raymond Llorens rappelle que le monde agricole a été très tôt sensibilisé à cette question. « La MSA avait déjà mis en place un dispositif de ce type avec un numéro d’urgence. Tout chef d’entreprise a une certaine fierté et a parfois du mal à se confier et aller chercher de l’aide. Et pourtant il y peut y avoir des troubles post-traumatiques importants ».

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