« Comme l’ensemble de la filière, nous allons tirer notre épingle du jeu », estime Pierre Deniset, dirigeant de Kaliop (200 salariés, Montpellier). La digitalisation des entreprises va s’accélérer et il va y avoir de nouvelles demandes, pas seulement sur la transformation des process et des ventes mais aussi en ce qui concerne le rapport entre le lieu de vente physique et le lieu de vente en ligne ». Selon le dirigeant, le « click and collect » va se développer et il va y avoir un regain d’intérêt pour les achats sur site.

Autre aspect de la digitalisation qui va évoluer selon Pierre Deniset : le suivi (ou tracking en anglais). « Il va y avoir une augmentation de la consommation locale des produits née de la nécessité de revoir les modèles économiques et de consommation. Cela va générer du transport mais régional qu’il va falloir digitaliser. Pour l’instant, on voit émerger des plateformes locales publiques mais nul doute que des privés vont s’y mettre. Ils auront besoin de prestations informatiques. »

Parallèlement, la nécessité de mesurer l’impact environnemental et sanitaire de ces transports, comme une déclinaison du Stop-Covid pour les marchandises, va être nécessaire, ajoute le dirigeant. Cette digitalisation de la logistique concernera aussi des producteurs et des distributeurs de plus petite taille. Les demandes de compensations de l’impact environnemental vont également s’accélérer: « les Gouvernement vont demander aux entreprises d’être plus acteur de leur externalité négative et pour ce faire il faudra de la digitalisation. Les entreprises privées, les industries notamment, vont devoir accélérer la compensation. »

Au niveau national cette fois-ci, « il y aura aussi un effet de relocalisation de la data, prévient Pierre Deniset. Et une volonté de souveraineté européenne par rapport aux Gafa avec la demande d’un internet européen. »