Rail : la Région annonce 1,5 Md€ d’investissements d’ici à 2021
Après 37 réunions publiques entre le 21/4 et le 9/7, 14.000 questionnaires remplis et 300 contributions écrites, Carole Delga, présidente de Région, dévoile, ce mercredi 14/12 à Toulouse, la restitution des États généraux du rail et de l’intermodalité. Cette restitution sert de base aux négociations avec la SNCF, dans le cadre du renouvellement, en juin 2017, de la convention pluriannuelle TER. La SNCF ne sera pas mise en concurrence avec des opérateurs privés, assure l’élue. « Je suis attachée au service public ferroviaire. Je m’inscris dans une relation de confiance exigeante. » Carole Delga compte ainsi exiger « une amélioration du service TER. Le taux de ponctualité est de 89 %, en-dessous de la moyenne nationale. L’objectif est d’aller au-delà, à travers un conventionnement qui permettra, en cas de non-respect, d’avoir un dispositif de pénalités ».
La Région annonce également la création d’une plateforme web d’information sur l’état du trafic régional, ainsi qu’une harmonisation de la tarification. « Il faut une tarification accessible et lisible, pour attirer plus de fréquentation sur les lignes régionales, fréquentées par 20 millions de voyageurs par an. » Une tarification sociale va être créée. Les smartphones devraient faire leur entrée dans le cadre de la future convention : carte d’abonnement, possibilité d’achat… Le train à un euro, expérimenté en ex-LR, est maintenu « pour des voyages occasionnels. Ce tarif donne à des gens l’idée de prendre le train, et leur fait découvrir ce mode de transport ».
Autre annonce : la mise en place d’un billet intermodal, à travers un Gart régional réunissant les principales autorités organisatrices de transport. « Un titre unique de transport, c’est compliqué, admet-elle. Il faut que les systèmes de réservations et de paiement soient compatibles. Mais il faut le mettre en place, car un titre unique de transport facilite et encourage la fréquentation. »
Six lignes ferroviaires seront par ailleurs régénérées ou rouvertes, dont Alès/Bessège, Carcassonne/Quillan, Montréjeau/Luchon, rive droite du Rhône (actuellement uniquement fret, ouverte à la circulation voyageurs), Rodez/Séverac/Millau.
Deux Intercités supplémentaires enrichiront la liaison quotidienne entre Toulouse et Montpellier à partir de 2018, « sans gain de temps », précise l’élue. La création d’un TER direct entre Toulouse et Perpignan « est étudiée ».
Concernant la gare nouvelle de Montpellier de La Mogère, en pleins travaux, et à laquelle s’oppose Christian Dupraz, conseiller régional EELV qui a coordonné les États généraux du rail, Carole Delga a ironisé : « Je veux inaugurer des gares où des trains passent. 4 TGV par jour (chiffres annoncés pour 2018, en attendant la mise en service de la gare nouvelle de Manduel, prévue pour 2020, NDLR), ce n’est pas raisonnable. Quand la Région finance un équipement, il faut que cet équipement soit utile à la population. J’aime l’architecture, mais je suis une élue de bon sens. »
La Région projette 4 Md€ de crédits d’ici à 2021, dont 1,5 Md€ d’investissements et 2,5 Md€ pour le fonctionnement des transports en commun. Sur 15 ans, l’élue PS annonce 12 Md€ (8 Md€ de fonctionnement, 4 Md€ d’investissements).
Parmi les investissements annoncés mercredi : l’acquisition, pour 180 M€, entre 2017 et 2019, de 18 rames TER « climatisées, plus spacieuses et plus confortables, avec des prises électriques ». 75 M€ seront consacrés à la mise en accessibilité de 33 points d’arrêt ferroviaire et 100 points d’arrêt routier.75 M€ sont enfin prévus pour les pôles d’échanges multimodaux, à travers 44 projets de création (dont Sète, Lunel, Tarbes, Carcassonne, Albi).
Concernant les lignes nouvelles, Carole Delga se dit favorable à la réalisation de Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan, mais « avec de nouvelles pistes de financement. Les partenariats public-privé ne pourront être renouvelés. Le public doit profiter de la rentabilité potentielle de la future ligne Bordeaux-Toulouse ». L’enquête publique de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, annoncée initialement par l’État pour fin 2016, serait finalement lancée « en 2018 », pour une première phase concernant « Montpellier-Béziers centre » - c’est-à-dire que le projet de gare nouvelle de Béziers est abandonné.
L’élue a décliné, au cours d'un point presse d'une heure, d’autres actions (10 au total), parmi lesquelles l’intégration et le redéploiement des services autocars et transports à la demande dans une logique intermodale, le maintien des trains d’équilibre du territoire ou encore la relance du fret ferroviaire.