Martine Combemale

28/11/2023

Ressources humaines sans frontières

© RHSF

Pour Martine Combemale, présidente de l’ONG toulousaine Ressources humaines sans frontières, « chacun a sa part de responsabilité » dans l'essor du travail forcé et du travail des enfants. « Aucune entreprise n’est à l’abri de ces phénomènes, assure à La Lettre M celle qui organise une table-ronde sur ce thème le 30 novembre à Toulouse. Prenons l’exemple d’une société aéronautique. Pour fonctionner, elle a besoin de microprocesseurs, qui sont fabriqués à 80 % à Taïwan. Là-bas, pour compenser le manque de main d’œuvre, on fait appel à des gens venus du Népal ou des Philippines. Ce modèle économique, qui ne respecte pas le droit international, s’appuie sur le travail forcé. » Un phénomène qui se retrouve dans d’autres pays et dans de nombreux secteurs d’activité. « Il y a aujourd’hui sur la planète 27,6 millions de personnes en situation de travail forcé et 160 millions d’enfants obligés de travailler », assure la présidente de RHSF.

Le rôle des entreprises
« Les entreprises ont le sentiment qu’elles sont dans les clous, qu’il n’y a pas de problème, constate-t-elle. Pourtant, il y en a un ! » Le sujet est néanmoins complexe, nuance Martine Combemale, qui l’assure : « Les entreprises ne sont pas les seules responsables. Il y a des « nœuds » un peu partout. Les gouvernements et les investisseurs sont eux aussi concernés. Au fond, chacun a sa part des responsabilités. » Devant un problème aussi tentaculaire, la présidente de l’ONG toulousaine estime « impossible de s’y prendre seul ». 

« Nous sommes face à un système informel au sein d’une chaîne de sous-traitance formelle, analyse-t-elle. Il y a des certifications, des codes de bonne conduite. Sur le papier, les cases sont cochées. Mais sur le terrain, les choses sont parfois bien différentes. » Mais alors, que faire ? « Avant tout, il ne faut pas fermer les yeux ! Bien sûr, les entreprises ne sont pas responsables de tout, mais elles peuvent agir, de façon coordonnée avec l’ensemble des parties prenantes. Cela peut prendre du temps ; il faut adopter la stratégie des petits pas. » 

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