Économie circulaire : cinq raisons de se lancer
Limiter le gaspillage et l’impact environnemental d’un côté ; augmenter l’efficacité des produits tout au long de leur cycle de vie de l’autre. C’est ainsi que Gérald Naro, enseignant-chercheur à Montpellier Management, décrit l’économie circulaire. Il participera le 29 juin au débat* organisé par La Lettre M avec Montpellier Management sur les enjeux et les bénéfices de la responsabilité sociale des entreprises. Volet incontournable de cette RSE, l’économie circulaire séduit. Cinq raisons de se lancer, exemples régionaux à l’appui.
1 - Faire des économies. Installé à Alès (30), le groupe Capelle va reconditionner les 2 000 re- morques qu’il utilise chaque année pour leur donner une seconde vie. Spécialisé dans le transport exceptionnel, il pense « pouvoir réaliser une économie de l’ordre de 60 % par rapport au neuf », analyse Laurent Condomines, directeur du pôle industriel. De son côté, l’enseigne allemande de supermarchés Lidl revalorise 84 % de ses déchets. Le groupe « broie et compacte ses cagettes et palettes usagées pour en faire des granulés ou des bûches de chauffage », indique Stéphane Bossuat, responsable logistique et expédition de la direction Sud-Ouest.
2 - Anticiper les évolutions réglementaires. À Castres (81), 250 palettes de produits d’hygiène et de soins des laboratoires Pierre Fabre vont être distribuées par des associations solidaires à des ménages dans le besoin. Objectif : répondre aux exigences de la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire qui entrera en vigueur début 2022. Le groupe a ainsi signé un partenariat avec la start-up parisienne Phenix, qui propose des solutions de lutte contre le gaspillage.
3 - Accéder plus facilement aux marchés publics. À moyen terme, la RSE devrait se généraliser dans les appels d’offres des marchés publics. « Cela va permettre de valoriser les bonnes pratiques sociales et environnementales », estime Jonathan Sutra, de la Fédération du bâtiment et des travaux publics 31. C’est le pari que fait Eurovia (groupe Vinci) dans sa carrière de Lunel-Saturargues (34) en passant de « 100 000 à 200 000 t de granulats recyclés d’ici à 2030 ».
4 - Soigner son image. Opter pour l’économie circulaire permet d’attirer des talents – « Les jeunes veulent un job porteur de sens », confirme Gérald Naro – et des clients. « Environ un tiers de notre clientèle vient pour le côté green de nos produits », considère Jérémy Adjedj, dirigeant d’EcoMatelas, qui reconditionne des matelas à Saint-Aunès (34).
5 - Doper l’innovation. D’autres lancent des concepts innovants. C’est le cas de Frédéric Salles (ex-Matooma) qui vient de créer Scop3 (Montpellier), dédiée au marché de la seconde main pour le matériel de bureau. Ou encore Beoga (Montpellier), accélérée au CleanTech Booster (Gard rhodanien), qui crée des communautés pour le partage de l’énergie renouvelable. Du côté de l'Occitanie est, la start-up Soniga, implantée près de Toulouse, reconditionne des containers maritimes pour créer des piscines haut de gamme sur mesure. nemo-pro.org, une nouvelle place de marché de produits et de composants de seconde vie est un projet porté par l’éco-organisme haut-garonnais Valdelia, également à l’initiative de Second’ère. Lancée en mars, l’association fédère déjà une vingtaine de professionnels de la région souhaitant engager activement leurs activités dans l’économie circulaire.
* Détails et inscriptions sur www.lalettrem.fr/events