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Région Occitanie
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Infrastructures
| 27/11/2018

Infrastructures : ce que dit la loi d’orientation des mobilités, et le décryptage de la rédaction

La Lettre M décrypte les extraits du projet de loi d’orientation des mobilités relatifs à la région Occitanie. Le projet de loi a été présenté ce mercredi en conseil des ministres.

> L’autoroute Toulouse-Castres confirmée. Ce projet, déclaré d’utilité publique cet été, « sera engagé d’ici à cinq ans. Il s’agit de la création d’une liaison autoroutière entre Verfeil et Castres », précise le projet de loi. C’est, dans ce projet de loi, la seule infrastructure, en Occitanie, à être clairement soutenue par le gouvernement, avec un agenda. Il faut préciser que sa réalisation sera entièrement financée par un concessionnaire privé.

> Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO)
Ce que dit le projet de loi
: « Ce projet doit être réalisé avec le double objectif d’améliorer l’accessibilité ferroviaire de l’Occitanie depuis la Nouvelle Aquitaine ou l’Ile-de-France et d’accroître l’utilisation du transport ferroviaire dans les déplacements autour des métropoles de Bordeaux et Toulouse en augmentant les capacités disponibles pour les transports du quotidien. Les travaux seront lancés dans la période 2018-2022 pour améliorer la capacité et la robustesse des circulations dans les nœuds ferroviaires de Bordeaux et de Toulouse. Ces travaux (…) seront mis en service dans la période 2023-2027. Parallèlement, seront lancées en début de la période 2023-2027 les études pour la réalisation complète de l’itinéraire entre Bordeaux et Toulouse, qui pourra être phasée afin de prioriser les accès Sud de Bordeaux, les accès Nord de Toulouse et la section de ligne Toulouse-Agen. Enfin, les travaux seront poursuivis avec les collectivités locales afin de préciser les conditions dans lesquelles la mise en place de ressources dédiées permettrait d’anticiper le calendrier de réalisation de la ligne Bordeaux-Toulouse. »

L’analyse de la rédaction. Pas d’études avant 2023 pour la LGV Bordeaux-Toulouse : le projet n’est pas enterré, mais en termes de délais, c’est une douche froide pour les collectivités (Région Occitanie et Toulouse Métropole en tête), qui poussent à la réalisation de cette LGV depuis plusieurs années, avec un lobbying intense et des actions communes. Le projet de société de financement, proposé par Carole Delga et Jean-Luc Moudenc, n’a pas été pour l’instant retenu.

> Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP)
Ce que dit le projet de loi
: « Les études se poursuivront en vue de l'engagement en premier lieu des travaux de la section Montpellier-Béziers à horizon de 10 ans et de la section Béziers-Perpignan à échéance de 20 ans. Enfin, les travaux seront poursuivis avec les collectivités locales afin de préciser les conditions dans lesquelles la mise en place de ressources dédiées permettrait d’anticiper le calendrier de réalisation de la ligne Montpellier-Perpignan. »

L’analyse de la rédaction. La date de l’enquête publique n’est pas précisée pour la première phase. Le planning est celui qu’avait déjà fixé Pierre Boutier, directeur régional de SNCF Réseau, dans une interview à La Lettre M en juin 2016 (bit.ly/2RcTZ2w). Le projet de loi prévoit ainsi des travaux entre Montpellier et Béziers à horizon 2028, et entre Béziers et Perpignan… à horizon 2038. Bien que située sur un itinéraire européen, ce projet peine à avancer, plus encore que la LGV Bordeaux-Toulouse. Sa rentabilité socio-économique ne semble pas établie. Les collectivités susceptibles de contribuer à le financer ont peu de marges de manœuvre budgétaires. De plus, les divisions politiques locales n’aident pas à faire figurer le dossier en bonne place à Paris. Autre paramètre, lié à la géographie et non à la politique : le coût du projet explose, si l’on inclut la traversée de l’Aude, département soumis à un risque inondations très élevé.

> L’axe ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse fera l’objet d’un « grand programme de modernisation pour redonner à cette ligne la performance et l’attractivité qu’elle avait perdues. Cette modernisation portera sur l’infrastructure, avec plus d’un milliard d’euros de travaux de régénération programmés ainsi que des travaux de modernisation ».

> À l’extrême ouest de la région Sud, non loin de Nîmes (30), le projet de contournement sud d’Arles (13), qui pourrait intéresser des entreprises du BTP d’Occitanie, « avancera vers sa réalisation. En vue de l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, le dossier technique sera repris pour intégrer les derniers éléments techniques, tenant compte notamment des enjeux environnementaux liés à la traversée du Rhône et à la proximité de la Camargue. Sur cette base, une nouvelle démarche de participation du public sera réalisée dans la période 2018-2022 ».

Hubert Vialatte / vialatte@lalettrem.net
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