À la veille du lancement de la campagne de Henry Douais (CCI de Nîmes) et de son fils Xavier (CGPME 30), à Nîmes, en vue des élections pour la présidence de la future CCI du Gard, le duo Éric Giraudier (UPE 30) et Francis Cabanat (CCI d’Alès) esquisse les premières lignes de son programme. Non sans tacler vertement la liste concurrente. « Beaucoup de tournants nous attendent, et il ne faut pas les louper : la mobilité durable, le numérique, la création d’un fablab dans le Gard (cf. La Lettre M print de ce jour), les formations sur les métiers de l’Internet », explique Francis Cabanat, s’appuyant sur le think tank Entreprendre pour le Gard, lancé il y a un an, sous l’autorité de l’économiste Laurent Davezies. Une restitution de cette étude aura lieu autour de 20/9. En cas de victoire en novembre, Eric Giraudier promet « un compte-rendu semestriel du niveau d’avancement de notre programme » auprès des 38.000 ressortissants du département. Le tandem compte jouer sur sa complémentarité – services pour Giraudier, industrie pour Cabanat – pour convaincre les chefs d’entreprise. Ils promettent que les services de la CCI du Gard rencontreront « un tiers des entreprises du Gard sur les trois premières années du mandat ».

L’élu, ancien directeur de Thales à Toulouse, insiste sur la nécessité d’agir vite, « dans la probité et l’exemplarité, sans conflit interne. À Toulouse, ils sont sûrs de leurs forces. Le service achat d’Airbus est venu le 13/4 à Alès, car ils y ont identifié des compétences utiles, ainsi que dans le Gard rhodanien. » Airbus qui était à nouveau en ex-LR, à Béziers cette fois, ce 6/9, au salon Intersud. « Grand carénage de Tricastin, déconstruction de la centrale d’Aramon, avec une candidate d’EDF, Virginie Monnier-Mangue, sur notre liste : ça, ce n’est pas du pipeau, ça va se faire », insiste Francis Cabanat. Allusion directe au projet de parc de jeux vidéo, annoncé en mai par Henry Douais, et porteur d’après ce dernier de 1.400 emplois directs. « Il y avait déjà un projet de Las Vegas. Ça ne sert à rien d’annoncer des projets s’ils ne sont pas financés ni réalisables. À Alès, en dix ans, j’ai mis 1,2 M€ dans l’agence de développement économique du bassin alésien. Ça, c’est du concret. Il faut coconstruire et cofinancer des projets de territoire, pas être sur des logiques de promesses intenables qui nous ridiculisent jusqu’à Bercy (sic). » Autre tacle asséné au président de la CCI de Nîmes : « On ne peut plus fonctionner avec une CCI qui perd des M€ sur la formation continue lors d’une mandature. Le père et le fils pour une CCI de département ? Le costume est un peu large », ironise Eric Giraudier. D'après ce dernier, président de la CCI de Nîmes en 2011 avant que son élection soit invalidée par la justice administrative, les chiffres présentés par la CCI de Nîmes en juillet dernier sont incomplets. « Les ressources propres de la CCI de Nîmes ont chuté depuis qu’on est partis. Les fonds propres ont fondu en 3 ans, pas qu'à cause des prélèvements d’Etat. Les ressources propres montent en pourcentage du budget global, mais en valeur absolue, elles diminuent. »
Éric Giraudier d’ajouter : « La future CCI du Gard devra travailler avec la Région. Les budgets arriveront de Toulouse. On doit rentrer dans les stratégies de projets définis dans la grande région, et on doit réaliser nos fiches d'action », en lien avec les clusters, les pôles de compétitivité, les communautés d’agglomération, les agences de développement, les acteurs du tourisme…

La liste menée par Francis Cabanat comprend également Jean-Pierre de Faria (président de la délégation sur Alès) et Philippe Broche (sur Bagnols-sur-Cèze). La future CCI du Gard sera la 3^ème de la région Occitanie, avec un budget d’environ 30 M€, et des effectifs de 300 salariés.