Doté d'une longue expérience en tant directeur de la culture au sein de différentes collectivités territoriales et désormais dirigeant d’Artsynergie, Philippe Mille fait entrer l’art dans l’entreprise, autrement qu’en l’accrochant à ses murs. Il propose l'accueil d'un artiste en résidence, pendant une durée déterminée -minimum 4 semaines, maximum 8 semaine- afin que celui-ci y réalise une œuvre. Des temps formels entre le dirigeant, les salariés et l’artiste doivent favoriser « des changement de posture, exactement comme, en son temps, l’a fait l’entrée du design dans le monde de l’entreprise. » L’enjeu est de transformer et d’accompagner la stratégie de l’entreprise par l’art, poursuit Philippe Mille.
« Une entreprise peut avoir un problème d’image, être mal perçue ou encore être dotée d’un savoir-faire mais avec une incapacité à innover, détaille-t-il. L’art et son principe de création peut aider à y remédier, tout comme il va pouvoir, dans certaines situations, être une porte d’entrée à l’international avec l’accueil d’artistes étrangers. » L’œuvre d’art va se trouver à la jonction entre la problématique de l'artiste et celle de l’entreprise. « L’entreprise est gérée dans une logique rationnelle, or on s’aperçoit de plus en plus, que la jeune génération aspire à de nouvelles valeurs de l’ordre de l’irrationnel auxquelles l’art peut répondre », explique-t-il. C’est ce qu’il appelle « le pas de côté ».