Un avion “vert”, mais à quel prix ?

L'objectif fait consensus. L'ensemble de l'industrie aéronautique planche actuellement sur le développement d'avions décarbonés. Mais au-delà des considérations technologiques se pose la question, éminemment stratégique, du coût d'une telle révolution. « Il y a des solutions techniques à tout, mais seront-elles viables économiquement ? », s'interroge ainsi Franck Amalric, directeur conseil du think tank Utopies. La problématique est aujourd'hui au cœur des réflexions des industriels, notamment en Occitanie. « La transition environnementale ne va pas être gratuite, résume Bruno Darboux, vice-président Strategy and Programmes - Systems Engineering chez Airbus. Il va falloir tailler dans les coûts partout on l'on peut. Nous devons produire de la valeur dans un monde en compétition, avec la Chine qu'il convient de regarder de très près... Au premier abord, une source d'énergie décarbonée est aujourd'hui beaucoup plus coûteuse que le pétrole. Il va falloir casser cette courbe. » La solution, selon Marc Ivaldi, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE) ? « Pour que les surcoûts soient rentables, il faut taxer la pollution, sur le principe du polleur-payeur. On n'y coupera pas ! »

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