Pont du Gard : bien géré, mais attention aux dépenses de personnel, selon la CRC
La chambre régionale des comptes livre un rapport en demi-teinte sur l’EPCC du Pont du Gard, qui gère l’un des premiers sites touristiques de la grande région (plus d’1,5 million de visiteurs en 2015). La gestion est une « réussite », estiment les magistrats montpelliérains. Les recettes d’exploitation « progressent de 49 % environ entre 2009 et 2014, et celles formées des subventions baissent de 12,70 % sur cette même période ». Mais « l’évolution des charges pourrait être mieux maîtrisée, notamment celles de personnel et de sous-traitance ». Les dépenses de personnel « progressent ainsi de 60 % sur la période en raison de l’augmentation du nombre de titulaires et de saisonniers ». La CRC critique dans la foulée « une politique d’intéressement avantageuse et incorrectement calculée, ainsi que le versement de primes exceptionnelles ».
Les réponses de l'EPCC
Enfin, la Chambre épingle « les contrats successifs » du directeur de l’EPCC, et estime que sa rémunération devrait être modulée « en fonction des résultats obtenus par l’établissement ».« Si nous avions dû rémunérer M. Toesci en fonction des résultats, son salaire aurait été multiplié par deux ! », rétorque William Dumas, député PS du Gard et président sortant de l’EPCC (il va céder la place à Patrick Malavieille). Le directeur, Paolo Toesci, estime quant à lui que « si (son) contrat est favorable, c’est parce qu’il correspond à (ses) fonctions et (ses) responsabilités ». Il retient pour sa part le satisfecit décerné par la CRC sur la gestion : « on m’a demandé que l’autofinancement passe de 50 à 60 %, il est aujourd’hui de 78 % ». La masse salariale (une centaine de personnes) correspond, assure-t-il, aux missions d’un site qui reçoit 1,5 million de visiteurs par an. D’autant que, selon William Dumas, plusieurs services, comme le nettoyage et la sécurité, ont été réintégrées en interne. L’EPCC a réalisé en 2015 un CA de près de 8,2 M€ et touché 3,5 M€ d’aides publiques lui permettant d’assurer son équilibre, dont 2,5 M€ du Département du Gard et 1 M€ de la Région. Paolo Toesci confie étudier des solutions pour augmenter ses recettes afin de faire baisser la participation du conseil départemental, en grande difficulté financière. « J’ai notamment proposé de dissocier le parking et l’entrée sur le site », explique le directeur.