À mi-mandat, Jean-Luc Moudenc vante son bilan et tacle l'opposition
À La Lettre M, qui lui demande le 2/10 si son bilan à mi-mandat, baptisé « 3 ans de progrès », est le 1er pas vers une candidature à un nouveau mandat, Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et président de Toulouse Métropole, répond par une pirouette. « La candidature à l’accueil de grands événements sportifs, bien entendu… » Et d'ajouter : « Il ne s’agit pas aujourd’hui de faire des annonces de candidature, mais de faire un compte-rendu des actions mises en œuvre. » L’élu, qui dit refuser toute « autosatisfaction », dresse ainsi la liste de ses réalisations, dans le domaine du social et du cadre de vie, les opposant systématiquement au bilan de la précédente municipalité. Avant de renouveler l’exercice le 9/10 sur le thème des transports, de l’urbanisme et de la culture, puis le 16/10 sur les dossiers de l’emploi, de l’environnement et de l’enseignement supérieur. Le message délivré par l’édile, à la fois face à la presse, par voie d’affichage et sur un site web dédié (3ansdeprogres.toulouse.fr) : « Toulouse a renoué avec un pragmatisme apaisé ».
Dans les champs de la vie quotidienne, du social, du cadre de vie, du sport et de la sécurité, Jean-Luc Moudence vante un bilan et une méthode « radicalement différents de ce qui avait prévalu en 2008-2014 », sous le mandat du socialiste Pierre Cohen. « À l’époque, nous étions face à de l’incantation, avec très peu de réalisations, tacle-t-il. Pour notre part, nous avons décidé d’être pragmatiques, en faisant notamment le choix de maintenir les bons projets, tout en les retravaillant lorsque cela était nécessaire et en stoppant bien entendu certaines mauvaises décisions. » L’élu vante ainsi un budget Politique de la ville de 156 M€ (2015-2020), orienté vers les quartiers, « 2 fois et demi supérieur à celui dédié aux opérations de centre-ville (60 M€, NDLR), certes plus visibles et plus médiatiques ». Jean-Luc Moudenc évoque successivement « 320 projets de quartiers issus de 200 associations soutenues par la collectivité, à travers un budget sanctuarisé » et « 121 squats et campements illégaux évacués depuis le début du mandat, dans le respect des personnes, avec solutions de relogement », tandis que « la précédente municipalité avait laissé proliférer des bidonvilles sans rien faire ». Lutte contre l’isolement des seniors (4 nouveaux restaurants seniors solidaires), lancement d’un plan de mise en accessibilité de 700 sites publics toulousains au bénéfice des personnes en situation de handicap, création de 572 nouvelles places en crèches, construction de 10 nouvelles écoles au cours du mandat (2 déjà livrées, 7 en chantier, investissement global pour l’éducation : 200 M€), doublement des effectifs de la police municipale, passage à 360 caméras de vidéoprotection fin 2017, création de 10 % d’espaces verts supplémentaires d’ici à 2020, déploiement d’un Plan piscines à 30 M€… : l’élu égrène les réalisations. Et sur chaque dossier, Jean-Luc Moudenc oppose sa méthode et ses résultats à ceux de « l’ancienne municipalité ». Seul point noir évoqué lors de cette 1re conférence de presse : la propreté. « La situation à Toulouse ne me satisfait pas. Il y a encore trop de saletés dans les rues. Les actions engagées doivent aller encore plus loin ». Globalement, pour Jean-Luc Moudenc, « il reste du travail, mais la qualité de vie au quotidien à Toulouse a beaucoup progressé depuis 3 ans. Il est important de le dire, car il n’y a pas plus puissant carburant au populisme que le sentiment d’inaction ».
Du côté de l’opposition, le groupe socialiste et radical évoque dans le hors-série d’octobre du journal municipal À Toulouse, dédié justement à ce 1er bilan, « un mandat bâti sur des mensonges », estimant que « depuis trois ans, nous payons plus pour avoir moins ». Le groupe communiste, républicain et citoyen revient quant à lui sur le « mauvais bilan de Jean-Luc Moudenc », qui, de son point de vue, « se résume en trois mots : austérité, immobilisme et privatisation ». Même son de cloche du côté du groupe écologiste Toulouse vert demain, qui assure que « derrière les campagnes de communication coûteuses et les choix bling-bling de la droite, le quotidien des Toulousain-e-s se dégrade et notre ville est moins solidaire ».