Le tourisme d'affaires en rangs serrés
« J'ai des devis en cours pour des repas d’entreprises entre décembre et janvier mais encore aucune confirmation », déplore Isabelle Husser. La dirigeante d'Husser Traiteur Montpellier (20 salariés) illustre les difficultés rencontrées par les 150 professionnels du tourisme d'affaires en Occitanie, réunis à l'initiative du comité régional du tourisme et des loisirs (CRTL) à Montpellier, les 12 et 13 octobre. Parmi eux, des propriétaires de domaines viticoles ou de lieux insolites comme Les Cabanes dans les Bois (15 salariés), près de Carcassonne. « Un séminaire de deux jours se transforme en journée d’études, donc sans nuitée, pour rester moins longtemps », regrette Eric Péchadre, le directeur. Par personne, le séminaire revient à 159€ HT, contre 58€ pour la journée. Hors crise, la PME réalise 50 % de son CA avec des entreprises, qui occupent ses 31 cabanes chauffées en semaine.
Nouveaux clients
A Béziers, LJ Hotels & Co (20 salariés dans trois hôtels dont l'Imperator) se défend bien. « Depuis le début d’année, le taux d’occupation est de 55 % contre 69 % sur la même période », assure Vincent Giraud, directeur commercial. En cause, notamment, des nuitées annulées à cause du report d'un salon professionnel. Cela se ressent sur le trafic aérien à Montpellier : –46 % attendu en 2020 par rapport à 2019. De son côté, le château de Pouget (2 salariés), à mi-chemin entre Montpellier et Nîmes, hésite à se reconvertir dans les séminaires en petits comités. « Des PME et associations régionales me sollicitent pour des réunions de 40 personnes, à organiser tous les mois. Mais je suis habituée aux grandes manifestations, jusqu’à 1 500 personnes, avec des groupes internationaux », explique la propriétaire Chantal Quimaud-Boivin, qui refuse de s'endetter avec un PGE et dit pouvoir tenir le choc financièrement jusqu'en 2022.
Diversification
Malgré la morosité ambiante à Toulouse, où 18 congrès prévus en 2020 sont reportés en 2021 et cinq annulés, pas question de baisser les bras chez Miharu. L'agence de 12 salariés a avancé d'un an son projet de diversification : ouvrir un restaurant dans un de ses trois lieux de réception, Le Manoir du Prince (Portet-sur-Garonne). « Avec la baisse des séminaires, malgré une reprise en juin et septembre, il fallait se réinventer », commente Maud Guilloud, la responsable du développement. L'optimisme - mesuré - est aussi de rigueur chez Toulouse Événements (66 salariés), qui pilote le MEETT, le nouveau parc des expositions et centre de conventions. « La Région, le Département et la Métropole ont investi dans un lieu attractif sur la scène nationale et internationale, souligne le DG Patrice Vassal. Quand on pourra travailler, en septembre 2021 et au moins jusqu'en 2023, au regard de nos commercialisations, ça sera fabuleux. »