Le Cnes et Nexeya lancent la « filière industrielle française des nanosatellites » à Toulouse
C’est une première en France. Le Centre national d’études spatiales (Cnes), dont le Centre spatial de Toulouse (1.700 personnes) est le site principal, lance le 18/5 à Toulouse, avec la société Nexeya (1.000 salariés dont 450 à Toulouse, CA : 130 M€, siège à Châtenay-Malabry - 92), le développement, dans la Ville rose, d’un démonstrateur de nanosatellite de 25 kg baptisé « Angels ». Son lancement doit avoir lieu au S2 2019. Ce projet, qui représente un co-investissement d’environ 10 M€, doit marquer selon Philippe Gautier, président de Nexeya, les débuts d’une « filière industrielle française des nanosatellites ». Avec des applications « à la fois scientifiques et commerciales », explique Marie-Anne Clair, directrice des systèmes orbitaux du Cnes, qui pose l’équation financière : « Un satellite traditionnel coûte environ 1 Md€. Ici, nous parlons de 10 M€. Soyons clairs : ce type de système n’a pas vocation a remplacer les satellites existants, mais bien à compléter la gamme. » Une vingtaine de personnes est assignée au projet.
Pour Joël Barre, DG délégué du Cnes, « c’est une nouvelle page de l’histoire spatiale qui est en train de s’ouvrir ». Positionnée sur les marchés de l’aéronautique, du spatial et de la défense, la société Nexeya a déjà développé deux générations de démonstrateurs, mais non adaptés au vol. Son objectif : initier avec cette première mise en orbite le développement d’une « véritable filière industrielle en France, au sein de laquelle l'Occitanie aura une place prépondérante », indique Philippe Gautier, pour qui « notre pays ne peut pas rester en dehors de ce marché foisonnant qui est en train de se mettre en place à l’échelle mondiale ». Pour mener à bien ce projet, Nexeya s’est entourée de partenaires techniques et industriels (dont certain sont également co-investisseurs), notamment CS, Erems, Mecano-ID, SAFT, Spacebell et Steel. Leur mission : développer la plateforme et assurer l’assemblage final du nanosatellite démonstrateur. Le Cnes apporte quant à lui son expertise technique et assure la responsabilité de la charge utile, un instrument Argos développé par Thales Alenia Space et Syrlinks. Il sera par ailleurs en charge du lancement, des opérations et de l’exploitation du satellite. Les avantages de ces satellites miniatures ? Leur coût réduit et leur aptitude au vol en constellations. L’inconvénient ? Leur durée de vie. « Un appareil de ce type n’a vocation à être fonctionnel que deux ans environ », confirme Marie-Anne Clair, qui indique que le marché des nanosatellites pourrait représenter une valeur globale de 800 Md€ dans les dix prochaines années.